dimanche 1 octobre 2017

Les gardiens de l'impossible

Ici
Modifié le 03/10/2017

Aujourd’hui, 1er octobre, en début d’après-midi, une  patrouille de soldats du 1er Régiment étranger de génie a abattu un djihadiste qui avait attaqué et tué deux femmes dans la foule de la gare de Marseille. Pour ce qu’on puisse connaître des événements, il est probable que cette intervention a évité d’autres victimes. Il faut donc saluer et honorer comme il se doit l’action de ces hommes et les remercier.

En 22 ans de présence militaire, ce qui correspond sensiblement au début de la guerre contre plusieurs organisations djihadistes, il s’agit de la dixième confrontation en métropole entre nos soldats et nos ennemis mais la première où on stoppe une attaque contre des civils. Les neuf autres, dans lesquelles il faut bien sûr inclure les meurtres perpétrés par Mohamed Merah, ont été des ripostes, quand elles étaient possibles. Ces ripostes, il faut le souligner, ce sont toujours effectuées avec une grande maîtrise qui a permis de faire face aux attaques sans toucher la population. D’un point de vue tactique, chaque fois que nos soldats rencontrent l’ennemi ils sont donc plutôt efficaces, ce qui, il faut bien le dire, ne saurait surprendre que ceux qui ne sont pas sortis des clichés des « bidasseries ». Peut-on pour autant,dire que Sentinelle est un succès stratégique ? Tous ceux qui ont intérêt à ce que l’on croit qu’il en est ainsi le clameront haut et fort, ils se féliciteront de l’avoir décidé, réclameront son maintien pour l’éternité et profiteront de l’occasion pour fustiger ceux qui émettent des doutes. Derrière certainement le souci réel de protéger les citoyens, n’oublions pas non plus que la fonction première des soldats de Sentinelle est démonstrative : montrer et rassurer les gens (la plupart) ; montrer lorsqu’on est politique que l’on fait quelque chose ; montrer enfin que l’on est utile et que l’on a besoin de budgets, d’effectifs, d’une meilleure image, etc…

Maintenant, si on regarde l’efficacité réelle de l’opération face à l’ennemi, il faut saluer l’intervention à Marseille, bien sûr, mais que dire de celle de Chalon-sur-Saône, le 15 septembre dernier, lorsqu’un homme a attaqué des femmes avec un marteau ? De Dijon le 24 juin, lorsque cette fois, il s’agissait d’une femme avec un couteau ? De Saint-Etienne du Rouvray le 26 juillet 2016 ? De la gare de Carcassonne et de Marseille les 13 juin et 11 janvier de la même année ? De Saint-Quentin, du train Thalys et de Villejuif en 2015 ? De celles, surtout, de Nice le 14 juillet ou de Paris-Saint Denis le 13 novembre 2015, pour ne parler que des attaques terroristes islamistes contre des civils depuis le début de l’opération Sentinelle ? Si on inclut Vigipirate (ce qui est, rappelons-le, la même chose), c’est un total de 33 attaques de ce type que l’on a connu... dont 32 que l’on a raté. On ne parlera de toutes les attaques criminelles survenues dans le même temps et face auxquelles les soldats de Vigipirate-Sentinelle seraient légalement tenus d'intervenir s'ils en étaient témoins.

Personne ne critique Vigipirate-Sentinelle pour ces 32 ratages, pourtant si on veut faire le bilan d’une opération, il faut tout prendre en compte. On comprend bien que nos soldats ne peuvent être partout, et qu’en réalité il est facile, comme les policiers en tenue ou les gendarmes de les éviter car à la fois visibles et pas assez nombreux pour tout contrôler. L’argument de la dissuasion, souvent invoquée pour justifier l’engagement tient donc assez peu. On n’a d’ailleurs jamais trouvé quelque part le moindre indice d’une attaque dissuadée par la présence de nos soldats. En agissant à la gare Saint-Charles, sauf déficience mentale forte, l’agresseur ne pouvait ignorer par ailleurs que des soldats seraient sur les lieux et qu’armé d’un couteau, il ne pourrait leur résister. Il lui est probable que cela lui importait peu. Voilà le problème. Si l’agresseur veut tuer et vivre, il lui suffit d’éviter soldats et policiers visibles ; s’il veut mourir ou s’en moque, il va dans une zone où il en trouvera. Il peut même les attaquer directement, ce qui a été le cas de la majorité des attaques en 2017. Est-ce à dire donc que les soldats et policiers les attirent à eux plutôt que vers des civils ? C’est en réalité difficile à dire. Dans tous les cas, la dissuasion ne fonctionne pas pour des fanatiques pour qui tout peut être une cible.

Dissuasion, paratonnerre, on parlait jusque-là de vies épargnées hypothétiques. On parle aujourd’hui de vies réelles sauvées, avec des noms. Le poids du visible et concret est infiniment plus lourd que celui de l’imaginaire, même si, au bout du compte, c’est ce dernier qui a le plus d’importance. Les sondages, dont on se targue et que l’on ne manquera pas de mettre en avant, indiqueront qu’une grande majorité de l’opinion publique plébiscite Sentinelle et sans doute plus encore depuis aujourd’hui. C’est omettre de dire que la question est mal posée. Le vrai choix n’est pas en effet entre Sentinelle et rien (qui déclarera préférer le rien ?) mais entre Sentinelle et autre chose.

Encore une fois si on veut faire le bilan d’une opération, il faut tout prendre en compte, y compris ce que l’on ne voit pas. Rappelons-le, depuis 22 ans nous avons investi environ un milliard d’euros et 20 à 25 millions de journées de travail dans l’engagement des militaires en métropole. Pour les armées, c’est une ponction énorme qui a réduit d’autres capacités, réduit les entraînements, usé les hommes et les femmes et au bout du compte détourné et réduit notre potentiel militaire.

La vraie question est de savoir si cet investissement n’aurait pas été plus utile ailleurs. Avec un milliard d’euros, on aurait pu en faire des choses pour lutter contre les groupes terroristes, dans nos prisons par exemple ou surtout nos services de renseignement intérieur. Les failles énormes que l’on a pu y constater de 2012 à 2015 étaient surtout des problèmes organisationnels mais, comme dans les forces armées, ce type de problème a été considérablement aggravé par les « rationalisations » et regroupements en tous genres que la recherche de petites économies sur les services publics a provoqués. On a trouvé depuis des financements pour, par exemple, équiper les Brigades anti-criminalité et les Pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie de fusils d’assaut (et espérons-le l’entrainement au tir qui va avec). Cela aurait pu avoir lieu bien avant. Pour mémoire, nous sommes vraiment en guerre contre les organisations djihadistes depuis 1995 et le terrorisme était inscrit en toutes lettres comme une menace majeure dans le Livre blanc de la défense…et de la sécurité nationale de 2008, auquel le ministère de l’intérieur a théoriquement contribué.

Mais même ainsi cela n’aurait pas été suffisant pour tout arrêter. Je ne sais plus qui a utilisé cette métaphore qui disait que les forces de sécurité, les hommes en armes, sont les « gardiens de but » du système, ceux qui doivent agir quand tous les autres ont échoué et qu’une faille de leur part a des conséquences immédiates et visibles. Le problème est qu'à partir du moment où toute la population peut être attaquée les cages font en réalité toute la largeur du terrain. Avec Vigipirate-Sentinelle on a simplement ajouté un deuxième (et coûteux) gardien. Parfois, il va réussir, la plupart du temps il va échouer.

On peut se contenter de cela, on peut aussi décider de multiplier les gardiens mais pour cela, il faut changer de logique et sortir du tout régalien, de toute façon étranglé sur l’autel des réductions budgétaires, pour faire confiance aux citoyens. Quand on a inventé la conscription et la mobilisation des réserves, on a, par cette innovation sociale, multiplié d’un coup et à bas coût la puissance des armées. Le principal enseignement de l’attaque d’aujourd’hui est que des hommes et des femmes armés et compétents qui interviennent très vite peuvent arrêter net une attaque terroriste. En réalité, il y a eu un autre cas où des militaires français ont contribué à stopper une attaque terroriste. C’était le 18 juin dernier à Bamako, dans un espace hôtelier où les soldats étaient en permission…avec leurs armes. Même en maillot de bain, l’un d’entre eux a su parfaitement utiliser la sienne. 

Autoriser tous les servants d’armes, policiers, gendarmes, militaires (vous savez ceux à qui on fait confiance pour se battre dans les Ifoghas) à avoir leur arme de service (limitée dans tous les cas à une arme de poing, même pour les militaires) même hors service, serait déjà multiplier peut-être par deux les « gardiens ». Étendre cette possibilité à certains éléments de la réserve opérationnelle n°2 (les anciens militaires) et leurs équivalents du ministère de l’intérieur, les réservistes mais aussi certains membres de sociétés privées (qui rentrent souvent dans les catégories précédentes) multiplierait encore la densité d’intervention. Je sais (encore) parfaitement me servir de toutes les armes légères et dans toutes les circonstances. J'étais dans un bar à Paris le soir du 13 novembre 2015 à proximité de la zone d'attaque. Ce bar aurait été attaqué comme Le petit Cambodge, je n'aurais pas pu faire grand-chose. Avec un permis de port d'arme et une arme de poing, j'aurai pu intervenir. J'aurais peut-être été abattu mais la probabilité de sauver des gens aurait augmenté très nettement...pour un coût nul, ou minime pour l'Etat, peut-être 1 000 euros au total et pour plusieurs années, alors que, par exemple, un soldat de Sentinelle en coûte 30 000 par an. Ils y a des centaines de milliers d'hommes et de femmes en France qui ont la même capacité et sont dignes de la même confiance. 7 000 soldats dans les rues pour arrêter les attaques c'est bien, 200 000, qui plus est invisibles, c'est mieux. 

Accessoirement, l'idée est soutenue depuis longtemps par beaucoup, comme Thibault de Montbrial, et "depuis longtemps" signifie avant le 13 novembre 2015 par exemple. On peut essayer de compter aussi le nombre de vies, parmi les 130 qui ont été fauchées ce soir-là, qui auraient pu être sauvées si cette idée avait été appliquée. Certainement bien plus encore qu'à Marseille aujourd'hui. Pour être cohérent, il faut envisager aussi les risques que cela peut induire. Dans ce cas, il faut rappeler que depuis le début de ces 22 ans de guerre des millions d'hommes et de femmes de confiance ont déjà assuré des surveillances en armes et considérer les dégâts éventuels que cela a provoqué. Je n'ai pas pour ma part un souvenir particulier de massacres. Rappelons aussi qu'avec le tir sportif et surtout la chasse on a déjà en France 30 armes à feux et 0,00019 homicides annuels pour 100 habitants, autrement dit 150 000 armes pour un meurtre. En réalité, ce taux est encore plus élevé car une bonne partie des homicides par armes à feux sont le fait de truands utilisant des armes de guerre volées et donc non comptabilisées. En fait, le vrai risque, de l'augmentation du droit de porter des armes c'est l'augmentation du taux de suicide. 

Étrangement, j’ai tendance à croire qu’avec dix gardiens (évidemment contrôlés, formés, entraînés régulièrement, encadrés...on n’est pas aux Etats-Unis) on arrêterait bien plus d’attaques qu'avec deux et qu’un certain nombre d’échecs cités plus haut aurait pu être évité et donc des vies sauvées en bien plus grand nombre. Cela permettrait de dégager aussi la majeure partie des soldats de cette opération et de les employer plus efficacement, à l'assaut de nos ennemis par exemple au lieu d'attendre que ce soit eux qui nous attaquent. Il est quand même singulier que l'on cache les soldats qui combattent l'État islamique - rendons hommage à l'adjudant Grenier qui vient de tomber - et que l'on montre ceux que l'on empêche de le faire pour leur confier une mission de gardiens. C'est tellement singulier que leur image est utilisée pour illustrer la lutte anti-terroriste dans tous les articles et reportages. Pour mémoire, les policiers ou gendarmes peuvent remplir la même mission mais avec plus de pouvoirs et la possibilité de faire autre chose que de la surveillance-intervention.

On peut, on doit se féliciter de l’action des soldats de Sentinelle aujourd’hui mais se focaliser là-dessus et croire, avec la série de lois anti-terroristes, que l’on a trouvé la bonne méthode pour arrêter toutes les attaques djihadistes serait une grave illusion. N’oublions pas que Sentinelle rate en réalité plus de 90 % de ces attaques. Saluons nos soldats, pensons aux familles des victimes du jour et à ceux qui ont été sauvés, n’oublions pas ceux qui sont morts alors qu’ils auraient pu être mieux défendus. 

46 commentaires:

  1. Bravp mon Colonel,j'aurais voulu l'écrire.

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  2. Mon Colonel,
    Pour info, au "lodge" de Bamako seuls 2 soldats étaient armés, sur les +/- 10 autour de la piscine. Et sur ces 2, tous n'avaient pas forcément un entrainement au tir très poussé et efficace (on parle de militaire d'EUTM, donc de toutes nationalités européennes, pas seulement des français).
    Si les 10 soldats avaient eu ne serait-ce qu'une arme de poing, l'attaque djihadiste aurait été stoppée net (après l'inévitable 2-3 morts en entrant et dans le hall) au lieu de durer des heures. Qu'un seul soldat ait pu répliquer a tout de même permis de tuer un djihadiste et de permettre la dispersion de la plupart des personnes qui se trouvaient dans et autour de la piscine.
    Tout cela allant dans le sens de votre réflexion sur le décuplement du nombre de gardiens de but.
    Cordialement.

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  3. Les financements ont été trouvés pour équiper les forces de l'ordre en G 36 ou HK UMP 9, mais dans le même temps des économies sont opérées sur la dotation de munitions d'exercice, sur le carburant nécessaire aux déplacements vers un stand de tir, sur les heures d'emploi de formation ou de leur compensation, sur le nombre de personnels habilités à l'emploi d'une de ces deux armes !

    Décider de multiplier les gardiens armés, c'est le thème repris dans l'article ''Thèse non conformiste'' du magazine ''La Gazette des Armes '' d'octobre 2017, qui met en lumière le mémoire établi sur ce sujet par un officier supérieur de gendarmerie stagiaire de la session 2016/2017 du C.I.D

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  4. Mon colonel,

    Je me permets juste une petite correction : il s'agit du 1er régiment étranger de génie et non pas du génie.

    Respectueusement

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  5. Mon colonel,

    je n'évoquerai pas l'opportunité ou non du deploiement Sentinelle mais juste un état d'esprit personnel.

    Je commande environ 25 hommes actuellement sur ce dispositif, avec comme certains souvent le répètent des horaires de faction assez inimaginables. Moi et mes hommes ne nous interrogeons pas sur l'utilité ou non de ce dispositif. Nous en sommes convaincus. Et nous nous appliquons à être prêts, conscients que nos vies et celles de nos concitoyens sont en jeu. Des armes d'assaut, il en faut dans les rues et il n'y a presque que nous qui en ayons.

    Le cadre legislative qui entoure notre action se transforme lentement. Et c'est ce qu'il faut pour ne point amoindrir notre liberté d'action.

    Enfin, à titre personnel, je préfère de beaucoup faire cette mission éprouvante mais qui concerne directement mon pays qu'aller aux quatre coins du monde pour des choix politiques internationaux discutables, sûrement moins directement en rapport avec la sécurité de mon pays.

    Quant aux moyens, à l'entraînement, il me semble que c'est un biais ordinaire dans le haut commandement de se persuader que Sentinelle se ferait au detriment de l'entraînement et in fine de nos capacités Opex. Ce ne sont que questions de moyens. Et dans le raisonnement, il ne faut pas admettre cette reduction de moyens, tout comme dans son rapport à l'autorité politique.

    Servir à la sécurité de la France sur son sol restera toujours plus motivant que mourir à l'étranger pour des politiques internationales flutuantes et discutables.

    Respectueusement

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    1. Bonjour et merci pour ce témoignage. Je respecte évidemment votre point de vue et je suis d'accord sur le problème des moyens mais une question me taraude : si vous préférez cette mission de sécurité intérieure aux engagements à l'extérieur, pourquoi ne pas avoir choisi la police ou la gendarmerie dont c'est le rôle premier ?

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    2. Mon colonel,

      Il me semble que les armées de France ont d'abord eu notamment et pour principal rôle de défendre les territoires du roi ainsi que les populations qui y vivaient, mais aussi de s'opposer aux adversaires du roi extérieurs ou intérieurs. Puis au lieu du roi, nous eûmes la république. La république est un régime. On n'aime pas un régime. Le roi n'étant plus, c'est la France, aussi vague mais extensive est ce que l'on peut y mettre, que j'aime.

      La maréchaussée, puis la gendarmerie, puis la police eurent un rôle de maintien de l'ordre. On parle de police administrative ou judiciaire désormais. On peut associer l'ordre au régime qu'il sert. Et comme déjà dit, je n'aime pas un régime politique, ni ne sers son ordre. Je sers d'abord une certaine idée que j'ai de la France.

      Pour ce qui est de renvoyer les armées à la violence légitime faite en dehors du territoire et la police à la violence légitime en-dedans, la distinction est très récente, tout juste une génération.

      La police et la gendarmerie peuvent contenir l'ordre public. Peuvent-elles seules garantir la sécurité intérieure quand l'ennemi pénètre ses frontières? Sans doute pas. Ceci dit, dans l'état actuel du droit, il faut bien admettre que les capacités des armées sur le territoire sont des plus limitées pour maintes raisons, une des plus notables est que l'adversaire dispose de l'initiative. Une autre est le cadre législatif qui lui permet aisément de se cacher et de prospérer à l'intérieur de nos frontières.

      Mais tout change. L'essentiel est d'être prêt. En attendant, je m'exerce à cette échelle en espérant, s'il plaît à Dieu, que les Tartares franchissent la ligne de l'horizon!

      Respectueusement

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    3. Excusez-moi, lieutenant (je ne dois pas me tromper de beaucoup) :
      Vous... "espérez (s'il plaît à Dieu) que les Tartares franchissent la ligne d'horizon?"
      Je me trompe peut-être, mais est-ce que cela signifie que vous souhaitez la guerre en France pour faire montre de votre dévouement et de vos qualités d'officier ? Et ce, pour complaîre à votre Dieu ?
      Auquel cas, vous avez peut-être perdu une belle occasion de vous taire, quels que soient vos mérites par ailleurs.

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    4. Qu'il soit lieutenant ou sous-officier supérieur, cet homme a un idéal.
      Il croit en sa mission et il s'implique assez pour l'écrire ici.
      Foin de la forme, voyons le fond...
      Ce n'est pas d'un écrivain mais d'un chef dont ses hommes ont besoin.

      Qu'il soit ce chef et qu'il continue à agir pour faire respecter les missions qu'il a .
      Tant pis si la laïcité (dont les Djihadistes se préoccupent peu) prends un coup de plume au passage.
      La mission est sacrée. C'est ce qu'on apprend à l'Ecole. Là même où il est passé.

      Pour la reconversion en écrivain public ou en blogueur émérite, ça peut attendre la seconde partie de carrière.
      Reconnaissons les mérites d'un bon chef de section.
      Dino BUZZATI attendra son heure et son tour...

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    5. C'est par provocation facétieuse que j'ai évoqué les Tartares, le désir de combattre, le roi, la fatalité, Dieu afin de susciter des réactions mais aussi pour renvoyer à toutes ces notions si fortement liées aux raisons de l'engagement.

      On a deviné que je rappelais le "Désert des Tartares" de Dino Buzatti. On y voit un jeune officier, rempli d'idéalisme, se consumait toute sa vie durant à attendre en vain l'arrivée d'un ennemi ancien, depuis longtemps oublié et fantasmé, et qui jamais ne point. Cet ennemi lui donnerait l'occasion de prouver au monde sa valeur et justifierait sa vie de sacrifice et de misère. L'ironie du sort veut qu'à la fin celui-ci enfin apparaisse mais l'officier vieilli et usé est désormais malade et épuisé et il doit être évacué avant que de pouvoir combattre. Il y a un peu de Vigny de la "servitude et grandeur militaires". S'y mêlent l'angoisse de vivre, la crainte de quitter le conformisme et de se risquer aux décisions bouleversantes, et enfin la résignation malheureuse. Quel soldat soucieux du sens à donner à son existence ne s'est pas inquiété de cette vie d'ennui, de servitude et de routine, sans gloire le plus souvent? Lequel, jeune surtout, n'a point désiré le plus ardemment combattre? La guerre est la sanction dernière du soldat, quoiqu'on en pense. Cela ne signifie point du tout qu'il en désire les horreurs. Cela signifie seulement qu'elle est dans sa nature, comme il est de la nature du bouton de fleurir. Cela n'est-il pas encore sans rapport avec Sentinelle, où le chef, ses hommes sont le plus souvent confrontés à la torpeur de longues journées monotones où rien ne se passe, où l'ennemi parait ne jamais poindre, où le courage parfois est abattu, lassé d'attendre? Et pourtant, il faut être prêt. Il faut que ses hommes le soient. L'ennemi, cette fois-ci, bien qu'invisible et innommé, est bien réel et se tapit et attend, attend le moment favorable où il pourra frapper, blesser et tuer. Viens ennemi, que je rêve d'occire! Mais il est rusé, mais il est prudent. Il surgit quand il veut, où il veut. Garde donc ton courage intact et veille. Il viendra et tu le tueras. Tu le tueras non parce que tu le hais. Tu ne hais point ton adversaire. Tu le tueras parce qu'il navre tout ce que tu aimes et parce qu'au fond de ton âme tu as promis que tu protégerais les tiens. Mais ce n'est pas toi qui choisis l'instant. Hasard, Dieu, ou Providence. Qu'importe dans le fond: l'essentiel est d'être prêt.

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    6. Pourquoi encore évoquer le roi, Dieu? Parce que les armées descendent d'une longue tradition dont elles puisent la force. On ne se résout pas à accepter mourir pour un régime. On y consent pour plus grand que soi: que ce soit des valeurs, le roi, la France, Dieu même, ou plus simplement l'amour des siens, de ceux qui nous précédaient et léguaient, mais encore de ceux qui sont ou qui viendront.

      C'est encore par facétie que j'évoquais Dieu. Nos adversaires meurent bien pour sa cause. Nous-mêmes ne l'avons-nous pas fait pendant des siècles? Aujourd'hui, oui, Dieu ne cesse de mourir en notre terre, jadis fille aînée de l'Eglise. Je ne dis pas si c'est bien ou si cela est mal. J'insinue qu'il y a sournois effets de causalité.

      Est-ce encore que je souhaite pour mon pays la guerre? Bien évidemment que non. On ne peut souhaiter pour soi et pour les autres le malheur et les atrocités. Mais c'est chose différente de ne point la souhaiter ou de la fuir. Souvent la fuite est pire que les maux qu'elle vise à éviter? N'est-ce pas ce que nous rappelle l'histoire récente? Souvent la France a préféré fuir que combattre et il est survenu des désastres. Parfois la guerre, il faut y consentir pour garantir la paix. Est-ce que l'on fait quand on ne nomme point l'ennemi qui nous afflige? Alors, oui, quelquefois, il faut prendre son courage et souhaiter la guerre et s'y préparer. C'est ce que je fais. C'est ce que j'essaie d'inculquer à mes hommes.

      Ce n'est pas un lieutenant qui parle mais un simple adjudant. Certes j'ai rêvé longtemps de l'être sans néanmoins y parvenir. Il y a des raisons mais ce n'est point ici le lieu. Je n'en ai conçu nulle rancœur. On peut s'accomplir quelque soit son état. Un simple adjudant qui aime ses hommes pour ce qu'ils sont sans leur montrer. Nul rêve de gloire, nul souhait de reconnaissance, juste le désir d'être en règle avec ma conscience, juste le désir que la flamme qui jadis animait de grands feux dans ma patrie ne s'éteigne pas tout à fait, et y contribuer à ma mesure.

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  6. Bravo pour toute la première partie de votre analyse ; il est dommage que cette vision réaliste soit totalement absente des médias, qui se contentent de relayer les Ciottises sans aucune réflexion...

    En revanche, pour les 3 derniers paragraphes et l'augmentation significative du nombre de porteurs d'armes dans la population, je pense qu'il faut rester prudent, et notamment raisonner de façon statistique. Quand vous dites "Je n'ai pas pour ma part un souvenir particulier de massacres", vous négligez l'élément principal : la prolifération des armes augmente la mortalité violente non pas par des tueries de grande ampleur, mais par l'accumulation de drames concernant rarement plus d'une personne (et donc totalement invisibles dans les médias).

    Même une arme confiée à une personne entraînée peut finir par tuer hors du cadre autorisé : cette arme peut être subtilisée (rappelons qu'une grande partie des policiers américains tués en service le sont avec leur propre arme), utilisée à mauvais escient sous le coup d'un stress ou de la colère (l'entraînement n'éradique pas complètement les maris jaloux), un accident est toujours possible, et quand une arme est présente dans un foyer les tentatives de suicide qui peuvent s'y produire ont nettement moins de chances de rater (qu'il s'agisse du porteur ou de ses proches).

    Sur les 200.000 porteurs que vous évoquez, il suffit que chaque année, un sur dix mille connaisse un problème de ce genre pour qu'on aboutisse à une vingtaine de morts par ans. Soit le même ordre de grandeur que les victimes du terrorisme.

    A mon sens, il ne faut pas perdre de vue que le terrorisme est très visible, mais au final concerne un nombre très réduit de victimes chaque année. Toute solution qui aurait pour conséquence une augmentation de la mortalité de la population, même infinitésimale, aboutirait très vite à faire plus de morts que le terrorisme lui-même.

    Respectueusement,

    FFB

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    1. Bonjour, j'entends parfaitement vos arguments, qui me donnent l'occasion de compléter mon texte. Il serait intéressant d'avoir des statistiques précises sur ce qui se passe en Israël ou en Suisse par exemple et de mesurer le risque de l'augmentation du droit de port d'armes. Il faut rappeler quand même que du fait de la chasse, la France est déjà un des pays les plus armés du monde avec plus de 20 millions d'armes pour moins de 200 homicides par armes à feux chaque année (dont une bonne partie par des truands utilisant des armes de trafics). Le vrai risque c'est le suicide (plus de 80 % des morts par armes à feux), risque réel j'en conviens.

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    2. Le problème est, comme vous l'aurez peut-être remarqué, que le nombre de victimes du terrorisme depuis 2015 risque d'être bien supérieur à 20 par an.

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    3. Un autre souci étant que le nombre de mort causé par des armes de services à disposition de personnes formées est pour l'état actuel en 2017 supérieur à celui du nombre de personne tué par des terroristes. Et ce, directement lié avec l'assouplissement des règles de port d'arme pour les fonctionnaires de police, sans que cet assouplissement n'ait permis à des personnes qui en avait la possibilité de se protéger d'attaques (Magnanville).
      Donc, le bilan d'un port d'arme élargi à d'autre personnes risque fort bien d'être encore plus important que celui des seuls terroristes que les services ont laissé filé jusqu'aux "Gardiens de But", c'est en tout cas ce qui se passe pour l'instant.

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    4. Ce n'est pas qu'un problème quantitatif. Si vous voulez le minimum de morts, il suffit de se soumettre à l'ennemi sans combattre... C'est la politique actuelle du moindre mal à l'oeuvre dans la République.

      Actuellement en France la population serait totalement désarmée face à une subversion armée du type de l'Etat Islamique en Irak et en Syrie. C'est pour ça qu'il faut se soucier d'une capacité opérationnelle de riposte locale, comme l'évoque l'auteur de l'article, et tant pis si ça doit conduire à une hausse des suicides par arme à feu (ce qui ne veut pas dire hausse des suicides en général car si on veut se tuer il y a des moyens de substitution comme la défenestration ou les barbituriques).

      A défaut, ce sont les moutons à l'abattoir, comme au Bataclan, et il y a une profonde indignité à soutenir un ordre où les honnêtes gens meurent sous la mitraille de l'ennemi, réduits à l'impuissance par la structure étatique même qui était censée les protéger.

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  7. Quand on parle de donner un port d'arme à des civils, qui seront quasi tous des ex militaires, ex gendarmes et ex policiers, on nous sert rituellement le contre exemple US. Mais il faut rappeler à son sujet que dans ce pays la règle, hors exceptions fort limitées, c'est la vente et port d'arme pour tous et l'entrainement laissé à l'initiative de chacun. Pour ce qui est de l'encadrement de ces civils armés, c'est de même et voire pire.

    Pour conclure entre le système des plus rigides français et le laxisme US, il est parfaitement possible d'en bâtir un intermédiaire s'inspirant de la Suisse et d'Israël. Bien sur cela ne sera pas spectaculaire, et entre autre pour certains politiciens en mal de notoriété.

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    1. le port d'arme aux US n'est pas laxiste. Dans la plupart des états, il faut passer un permis, ce qui suppose des épreuves théoriques, pratiques, un check de la police, etc...
      En fait, les porteurs de CCW (port d'arme cachée) aux US ne sont absolument pas un problème, et même les statistiques du FBI prouvent qu'ils empêchent des centaines de milliers de crimes et délits chaque années aux US, tandis qu'ils sont extrêmement peu criminogènes. Les membres de gangs, les mass shooters et les autres criminels n'ont pas un permis de port d'arme. Même leurs armes à feux sont le plus souvent achetée illégalement.

      Je suis citoyen français, j'ai un casier judiciaire vierge, j'ai bénéficié d'en entrainement aux armes, à la self-defense, et au secourisme plus poussé que 80% des policiers en fonction (et je parle bien d’entraînement au tir de combat, pas de tir sportif à 25m). Je l'ai fait de ma propre initiative, et sur mes deniers personnels. Aux US, je serais certainement bénéficiaire d'un CCW, et je transporterais bien souvent une arme de poing cachée. En France, c'est à peine si je peux garder mon couteau suisse dans ma poche. Il parait que c'est pour ma sécurité...

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    2. Bien évidemment mon propos était lapidaire au sujet des USA, mais leur législation sur le port d'arme et celles qu'ont peut acquérir légalement varient fortement selon les états : rançon du fédéralisme. Certes il est impossible d'acquérir légalement des armes tirant en rafale, et quelque soit les états, fusil d'assauts et autres commercialisés ne peuvent tirer qu'en semi automatique.

      Mais dans les multiples bourse aux armes, il est aisé d'acheter "sous le manteau" les kits ad hoc permettant de restaurer leurs capacités initiales. Ces premières et comme le marché de l'occasion entre particuliers, elles ne font l'objet d'un contrôle fort superficielle.

      J'avais un ami qui allait aux USA régulièrement, et en profitait pour s'entrainer au tir en compagnie de Rednecks et autres survivalistes. Sur les vidéos qu'il ramenait à cette occasion, les tirs en rafale avec des AK 47, M 16, et autres fusils d'assaut étaient chose quasi habituelle.

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    3. Je connais bien les US aussi, et la richesse du fédéralisme (car personnelement, je pense que c'est une chance de pouvoir légiférer de façon locale).

      Ces kits et modifications existent Europe, même si elles éxitent généralement moins les amateurs (l'arme étant déjà un fantasme interdit).
      Quasiment toutes les armes semi-autos peuvent être bidouillées pour tirer en full.
      Prenez un UZI en semi-auto, du 9mm un peu faiblard, il partira en full.
      Combien de tireur au pistolet GP-35 ont transformé (par accident) leur pistolet en raffaleur à force d'améliorer la détente...
      Le full auto fait fantasmer certains tireurs, surtout par goût de l'interdit, mais si c'est fun à tirer,tactiquement, c'est beaucoup moins efficace qu'un coup par coup rapide en semi-auto.

      Quoi qu'il en soit, cela ne concerne pas le port d'arme. Le port d'arme caché concerne les armes de poing.

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  8. Au début de votre article, vous avez oublié l'intervention réussie d'aviateurs dans le hall d'Orly contre un terroriste.
    La solution pour éradiquer cette terreur islamique ''low cost '' n'est pas d'armer des catégories de citoyens mais dans le renseignement et l'intoxication. Ces actions en amont ont été pratiquées dans notre histoire de la Seconde moitié du XX° siècle, elles avaient un surnom: ''La bleuite ''...
    Alors, avec le retour en grâce de la police de proximité, on peut espérer ce genre d'opérations policières sous la surveillance de magistrats (volontaires)...

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    1. Je ne parlais que des attaques contre des civils, pas de l'autodéfense (il y a eu en tout 7 attaques directes contre Vigipirate-Sentinelle). Je ne vois pas très bien en quoi l'armement ou la facilité d'armement serait contradictoire avec la recherche du renseignement ou l'intoxication à la capitaine Léger. Expliquez moi en quoi la police de proximité, dont je suis un grand partisan, serait utile pour ce type d'opérations ?

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    2. Si volonté politique il y a... La police de proximité avec son maillage dans les quartiers sensibles pourrait sous entendre une recherche de renseignement de ''terrain '' et des opérations d'intoxications sur des bandes de trafiquants qui sévissent à l'abri de ''chouffeurs ''et d'une population plus ou moins fatalistes...
      Bien entendu, pour éviter certaines dérives ''barbouzardes '', un magistrat serait chargé de vérifier et de judiciariser ces actions de contre-terrorisme.

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  9. Bonjour Mon Colonel

    Merci pour cette approche réaliste et efficiente comme en témoigne effectivement le modèle israélien.
    Tireur et tout à fait capable de pratiquer du tir en situation, ancien officier de réserve de l'Arme et premier intervenant en secours associatif je ne peux que regretter de ne pas disposer à ce jour d'un port d'arme en tant que simple citoyen formé.
    Nous avons perdu des années autour de la notion de garde nationale en complément des forces de police et des forces armées (à l'image de ce que peuvent faire aujourd'hui les associations de secours engagées tous les jours sur les événements dramatiques que nous connaissons y compris sous les tirs le 13 novembre).
    Nous avons perdu des années sur la mise en oeuvre de la réponse armée pour soi même ou pour autrui.
    Le cadre légal est simple à modifier, la formation simple à mettre en oeuvre pour ce qui est des tireurs régulièrement inscrits et capables physiquement, sans compter les tireurs déjà opérationnel, en particulier les tireurs IPSC/TSV.
    Nous entendons maintenant de nombreux spécialistes en sécurité exprimer parfois à demi-mot cette option évidente. Espérons rapidement un assouplissement intelligent des textes.
    Merci encore.

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  10. Excellente analyse que je partage largement! Je crains cependant qu'elle ne trouve pas d'écho auprès de nos politiques, du moins de ce qui sont actuellement au pouvoir.

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  11. Pour parler de sécuriser la France contre le terrorisme, on prend le modèle Suisse ou israélien?!? Et pourquoi pas Andorre ou la Syldavie? Je rappel que la France c'est 2000ans d'histoire depuis Alésia, avec des guerres fratricides, insurrectionnels, révolutionnaires, religieuses, guerre de cent ans ans, 1870, 1880, 14-18, 39-45, collaboration, résistance etc, etc, bref de vrais expériences denses et concrètes contre des adversaires terribles comme les anglais, les allemands ou encore les russes. Alors le modèle Suisse, oui ils ont tous leur P38, mais quand est-il de leurs expériences à pars les hallebardiers de la Bastille et du Vatican? Et l'expérience d'Israël face au Hamas est comparable à un adversaire tel les nazis? Sachant que c'est la France qui a déclaré la guerre à Hitler, et qu'être au coeur de deux guerres mondial cela nous en a apprit beaucoup, encore faut-il être capable d'apprécier notre passé. Est-ce qu'aujourd'hui Israël est plus sécurisé? Ou est-ce que les palestiniens sont moins agressifs? Quand je vois à Tel Avive deux très jeunes femmes faire leur sortie du samedi soir souriante mais avec chacune leur M16 en bandoulière, je trouve ça pathétique et abject. En tout cas il faut respecter la grandeur de notre histoire passé, et ne pas la ridiculiser en prenant des exemples absolument pas objectif. Sinon si on veut agrandir l'accès aux armes, on peut faire un combo en mettant des murs de séparation un peu partout, d'ailleurs c'est ce qu'on est en train de faire aux pieds de la Tour Eiffel... Et merde!

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    1. Cow-boy,

      L'expérience israélienne en la matière se rapproche fortement de la menace à laquelle nous faisons face actuellement : des extrémistes qui se mettent à assassiner tout ce qui bouge en pleine foule, au couteau, au fusil ou à l'explosif.
      Plus adéquat que l'expérience de la guerre en rase campagne contre les Panzerdivisionen, il faut l'admettre.
      La Suisse ne fait pas (encore) face à des attaques terroristes.... mais là bas, ces questions se posent déjà.
      Et pour info ; plusieurs unités du COS apprennent le tir aux armes légères... en Suisse.

      La vérité est ailleurs et je ne me generai pas de le dire; les deux pays précités ont des systèmes politiques dont le citoyen est le centre. La France a un système où la sécurité du citoyen est secondaire. Bien après la politique politicienne (qui d'ailleurs fait entrer sur son territoire des terroristes à tour de bras, de manière parfaitement cynique et consciente).

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    2. @Anonyme2 octobre 2017 à 23:22
      -vous ignorez que les résistants étaient accusés de terrorisme, que De Gaulle a été condamné à mort par contumace? Car c'est de cette partie là dont je parle, et où les sentinelles battant le pavé parisien étaient allemandes. N'occultons pas l'insurrection du peuple de l'ombre contre le régime nazi vous seriez bien urbain. C'est de l'expérience pure pour affirmer la liberté ou la sécuriser comme aujourd'hui avec l'opération Sentinelle; alors qu'en Palestine c'est juste une colonisation religieuse du judaïsme car la Palestine a toujours été constituer des peuples des trois religions monothéistes, mais Israël se veut être exclusivement juive, et donc avec toute la discrimination, l'intolérance, et l'oppression qui vont avec. Je ne donnerais jamais mon assentiment par souci de partialité et d'humanisme, même si un des deux camps est parfaitement en légitime défense de par le nom respect de ses frontières, je vous laisse choisir lequel.
      -Si le COS est absolument obligé d'aller en Suisse, c'est surement à cause que les barres d'Ovomaltine laissent seulement 8 secondes pour vous dire que c'est de la dynamite?! Vous avez vu ce qu'un simple demeuré peut faire avec des armes légère à Las Vegas, et donc le COS s'entrainerait mieux en Suisse pour les utiliser? Hey, je ne suis pas une ménagère à qui on fait tout gober, la raison demande un minimum de cohérence tangible, et je ne crois certainement pas que la France à besoin d'aller voir ailleurs pour lutter contre le terrorisme, c'est plutôt nous qui pourrions donner des conseils aux autres, surtout à Israël du haut de ses 60 ans... Faut pas charrier!

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  12. À ma connaissance, il n'y a qu'un lieu privé en Métropole qui emploie 7/7 jours des agents civils armés (ex-militaires sous contrat PMC) qui bénéficient de toutes les autorisations nécessaires, en particulier préfectorales. C'est un célèbre parc d'attractions de l'Est parisien. Leur rôle est de riposter immédiatement par le feu en cas d'attaque sur le point géographique le plus sensible, depuis des positions semi-statiques. Ils pallient à l'absence de la police et des militaires (Sentinelle) déployés aléatoirement à proximité mais en zone publique et qui mettraient -au mieux-de longues minutes avant d'intervenir.

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    1. A la limite, il y a aussi la FLS (force locale de sécurité) du CEA, composée de civils pompiers/policiers armés.

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  13. Lors du drame de Marseille on a très peu parlé du geste civique de cette femme (oui, une femme messieurs les machos) qui a attaqué le salopard avec une hampe de drapeau ( je n'ai pas très bien compris) et l'a fait tomber.Imaginez que si elle avait été armée d'une arme plus efficace, elle le neutralisait. Question annexe, il n'y avait pas d'hommes couillus dans le hall de la gare pour sauter sur l'individu ?

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    1. Sauter sur un individu armée quand on est soi-même légalement désarmé par l'état, cela demande un certain courage agrémenté d'un peu de folie.
      Sans compter les répercutions judiciaires. Nous sommes en France, un pays où l'on peut vous condamner pour avoir défendu une victime d’agression sexuelle, parce-qu'un juge trouve que donner deux coups après n'en avoir reçu qu'un est "disproportionnée".
      http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/condamne-apres-avoir-defendu-sa-collegue-22-11-2014-4312327.php

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    2. J'ai lu ou entendu (je ne sais plus) aussi cette information sur l'intervention courageuse de cette femme.
      Les militaires ayant abattu le terroriste islamiste doivent être salués et remerciés.
      Si l'information sur cette femme est vraie ,elle doit être honorée comme l'ont été les 2 militaires américains du Thalys en août 2015.
      Cela confirmerait ce que l'on sait bien au fond: le courage n'a rien à voir avec le sexe ou les muscles de l'intervenant, mais à voir avec le mental et le caractère. Merci Madame!

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  14. Depuis des mois les "experts" répètent à longueur de journée que Sentinelle ne sert à rien. Les évenements récents en Espagne et ceux de Marseille démontrent malheureusement la vacuité de leurs analyses. Sentinelle est indispensable et devrait etre renforcée pour éviter que les citoyens non armés soient des cibles.

    l'analyse d'anonyme de 19h15 est juste. Comment se fait-il que des centaines de personnes semblent etre restées impassibles ? Il serait bon de rappeler dans les médias que la non assistance à personne en danger est réprimée par l'article 223-6 du code pénal. C'est un devoir pour des personnes entrainées de preter main forte à des victimes.

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  15. La logique du billet est bizarre. La présence éventuelle d'un civil armé à proximité lors du drame de Marseille n'aurait probablement rien changé au bilan. Aussi, quel intérêt à aller dans la direction que vous proposez dans ce cas ? Un homme seul d'ailleurs est-il en mesure de régler une situation de ce genre de manière nette et sans bavure, n'étant pas en supériorité numérique et ayant seulement une arme de poing ?
    Après l'assassinat à Saint Etienne du Rouvray, j'aurais compris votre argumentaire mais dans le cas de l'attentat dans cette gare, je ne vois pas le lien.

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  16. Le point de vue du touriste:

    Je passe de temps en temps à Paris, et la vue des sentinelles me rassure. Pas vraiment par rapport aux terroriste, plutôt par rapport aux bandes que l'on rencontre autour des gares ou de certaines stations de métro.
    Je comprends toutefois la lassitude des soldats, j'ai fais mon service militaire et je ne garde pas un bon souvenir des longues patrouilles autour de la BA127.
    Eric Rochard (Austin Texas)

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    1. Justement, pour des missions de police et de lutte contre la délinquance (les bandes autour des gares que vous évoquez), rien de tel que... des policiers ou des gendarmes ! Les Famas des militaires ne sont alors que de peu d'utilité. Militaires qui n'ont de surcroit pas le pouvoir de contrôler les identités d'individus au comportement suspect.

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    2. Il ne s'agit pas de "lutte contre la delinquance". Mon example concret est pour aller du RER B au TGV a Massy, je suis passe du cote ou les militaires patrouillaient. il y avait un chemin plus court mais que j'ai personellement juge plus risque (jugement personnel et emotionel).
      ER

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    3. Pour côtoyer les Sentinelles toute la journée, je rappelle qu'ils sont aussi équipés d'une arme de poing, d'un aérosol MACE, d'un bâton télescopique et de liens SERFLEX. Tout dépend du chef de groupe mais je les ai déjà vu intervenir sur un acte de petite délinquance qui s'est passé juste devant eux... L'individu a été interpellé assez rudement et immobilisé, en attendant l'arrivée des services de police. On est loin de la période Bisounours Vigipirate avec FAMAS non approvisionné et autres chaînettes...

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  17. Merci Monsieur Goya pour vos réflexions toujours enrichissantes. C'est un plaisir de vous entendre ou vous lire, depuis que je vous ai "découvert" lors d'un témoignage que vous aviez apporté dans un documentaire télé il y a quelques années, sur votre expérience de la guerre à Sarajevo.
    En espérant que nos décideurs sauront puiser l'inspiration auprès de gens tels que vous...

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  18. Bien écrit comme j'aimerai y arriver un jour.
    Bien pensé comme on l'a appris en école et surtout face au réel.
    Un réel bien cru, que nos concitoyens ont du mal à croire.
    Un réel qui nous colle à la peau et auquel il faut penser pour anticiper avec intelligence.
    Ce que tu viens de faire. Une fois de plus...

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  19. Bravo de donner des pistes concrètes d'accroissement du potentiel contre-terroriste. On pourrait aussi évoquer, en cas d'accroissement de la guerre civile (qui a déjà commencé), la constitution et l'entraînement de milices citoyennes pour surveiller les communes.

    Mais pour éviter que le pire n'advienne, il faut d'abord marteler que l'action militaire ne vient qu'en dernier recours et qu'il est parfaitement facile de terrasser l'ennemi djihadiste, qui est connu et fiché, et ne dispose en réalité que d'une armure de papier. Il suffirait d'incarcérer préventivement, de déporter, de déchoir de leur nationalité les 50 000 islamistes qui gangrènent le pays, au motif d'une subversion. Et le problème serait réglé.

    En plus ce n'est même pas sévère : la hijra financée par l'Etat, à l'heure où les frontières se franchissent en quelques heures et pour quelques dizaines d'euros, et où les télécommunications permettent de garder contact avec des proches au bled ou en métropole...

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  20. Jaurès, en 1912, proposait dans "L'armée nouvelle" que les Français soient tous équipés d'armes à la maison pour dissuader l'Allemagne d'attaquer. L'ultranationaliste Villain lui a fait passer le goût de la plaisanterie et a permis à ses collègues socialistes de voter la guerre qui s'est terminée par "l'étrange victoire" d'une France exsangue qui ne s'en est toujours pas remis. Alors, Jaurès, l"'apôtre de la Paix" crucifié pour avoir voulu la préserver, ou Villain qui a passé 14-18 en sécurité en prison, puis a été gracié juste après ?

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  21. Cette analyse me semble assez judicieuse car elle implique les citoyens dans leur défense et celle de leur pays. Mais rien que pour cela elle ne sera pas adoptée.
    Le silence des politiques et leur attitude d'autruche face à l'islamofascisme qui gangrène de plus en plus et de manière irrémédiable les cités de ce pays est volontaire. L'immigration massive qui continue, l'arrivée presque souhaitée de migrants à flots continus montrent bien que la défense du pays est juste de la communication pour gagner du temps. du temps que l'on a plus si l'on veut survivre.

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