samedi 10 mai 2014

Crimée châtiment

Dans les années 1970, au cours d’une de ses interventions télévisées à vocation pédagogique, le président Giscard d’Estaing présentait la France de l’époque comme comparable à l’Ukraine en termes démographiques et économiques. Quarante ans plus tard, l’Ukraine est un pays très malade, ce n’est pas le seul en Europe mais c’est le plus inquiétant par sa dimension. Cette situation n’est pas nouvelle puisqu’elle perdure depuis l’éclatement de l’URSS et la transformation de sa nomenklatura en oligarchie libérale et prédatrice. Mais là où les autres anciennes républiques soviétiques et satellites sont parvenues à surmonter l’effondrement en restaurant un Etat, l’Ukraine est restée pure kleptocratie inefficace. En monnaie constante, le pays crée encore moins de richesses qu’en 1992. Son PIB était alors équivalent à celui de la Pologne, il n’en représente plus que 40 % aujourd’hui et si  le revenu par habitant a légèrement augmenté ce n’est que parce que la population diminuait. En 2004, la « révolution orange » a suscité un grand espoir et une courte embellie, suivis d’une rechute  d’autant plus violente que la déception politique a été forte et que la crise de 2007 a entraîné le reflux rapide des capitaux étrangers. En 2009, le PIB chutait de 15 %.

Depuis l’Etat failli est aussi en faillite. Dans ce qui est peut-être devenu la plus grande économie souterraine du monde, les deux-tiers des recettes fiscales ne rentrent pas dans les caisses de l’Etat et son déficit budgétaire est désormais égal à 10 % du PIB. La déliquescence de l’Etat, de ses instruments régaliens, la perte de légitimité d’une classe politico-affairiste classée 144e dans le monde en termes de perception de probité, un indice de développement humain tombé au 78rang laissent la population dans une situation d’angoisse qui suscite la fuite (7 millions d’Ukrainiens ont quitté le pays depuis 1992) ou une colère latente susceptible de se transformer à tout moment en insurrection violente.

Comme pendant la Révolution française, le déclencheur de la crise a été la banqueroute de l’Etat et sa recherche rapide de financement. Ce sauvetage financier, l’Union européenne et le FMI l’ont considéré à leur manière habituelle, imposant des réformes structurelles (comme la libéralisation du prix du gaz, synonyme de très forte augmentation, qui alimente toute la population) nécessaires à terme mais explosives immédiatement. A ces lendemains européens qui chantaient seulement dans le lointain, le gouvernement Ianoukovitch a finalement préféré l’aide immédiate de Moscou, suscitant la fureur immédiate de la jeunesse éduquée qui aspire à une vraie libéralisation du pays mais aussi des ultra-nationalistes, nettement moins nombreux mais bien mieux organisés. De cette insurrection de Kiev a émergé un nouveau pouvoir qui,  à l’inverse cette fois de la Révolution française, n’a guère changé les individus et les institutions, accordant simplement plus de place aux extrémistes du mouvement Svoboda. Ce changement complet pour que rien ne change sinon au détriment des provinces russophones (qui se voient dès les premiers jours du gouvernement provisoire interdites d’utiliser officiellement leur langue) a immédiatement stimulé des mouvements de réaction de protection régionaliste, indépendantiste en Crimée et quasi-féodaux ailleurs.

Cet engrenage fatal est déjà dramatique en soi mais il est rendu plus aigu par la position de l’Ukraine au croisement des jeux de puissance américains ou russes et devant le regard atone de l’Union européenne. Par l’extension de l’OTAN jusqu’à 130 km de Saint-Pétersbourg, le projet de bouclier anti-missiles et la politique d’influence par le biais notamment des fondations (Carnegie en Ukraine), la politique de puissance américaine heurte directement la Russie dans ce qu’elle estime comme étant sa zone d’influence mais aussi sa sécurité propre. La Russie n’a pas hésité à s’engager face à la Géorgie en 2008 pour stopper cette avancée. Elle ne pouvait rester sans réagir à la possibilité d’une association avec l’Union européenne, perçue comme prélude à une adhésion, non que l’Union européenne soit une menace en soi mais parce qu’elle est considérée comme l’antichambre de l’OTAN. L’Ukraine sous protectorat américain, comme n’importe quel autre pays européen, était et restera inconcevable pour Moscou.

Avec les hésitations américaines, les incantations européennes et les décisions désastreuses du gouvernement provisoire de Kiev, une conjonction de paramètres favorables est apparue pour un « coup », coutumier de la politique russe. Action de force à la fois limitée, rapide et progressive, l’occupation en dix jours de la Crimée par quelques centaines de « soldats fantômes » est un modèle d’opération militaire « en dessous du niveau de la guerre ». Ce succès n’a toutefois été possible que grâce à, quoiqu’en disent les nationalistes ukrainiens, un vrai sentiment russophile majoritaire dans cette province, et à la totale inaction de l’armée ukrainienne, témoignant ainsi de sa perte de substance adossée depuis plus de vingt ans à un pouvoir sans âme et qui préférait consacrer ses faibles ressources aux organes de sécurité intérieure. On notera aussi qu’aucun des signataires du Mémorandum de Bucarest, garantissant depuis 1994 l’intégrité du territoire ukrainien n’a vraiment bougé, ni par ailleurs la Chine et la France qui s’y sont associées plus tard.

Dans un essai paru il y a dix ans, Bertrand Badie parlait de L’impuissance de la puissance. Selon lui, le temps des guerres interétatiques était révolu et l’emploi de la force armée finalement toujours négatif à notre époque post-moderne. Il semble pourtant que le positionnement de la 4e division blindée et la 2e division d’infanterie motorisée russes dans la région de Belgorod d’où elles peuvent à la fois, à foncer vers Kiev ou vers les provinces russophones du sud-est aient quand même un certain poids sur le cours de l’Histoire. Grâce à la réorganisation et à la modernisation en cours de son armée, la Russie dispose de tous les moyens pour peser sur les évènements depuis la gesticulation diplomatique (en retirant ou en ajoutant des forces) jusqu’à l’invasion du Donbass ou de la côte de la Mer noire, en passant par l’aide pour ou moins ouverte aux mouvements locaux favorables.

Les Etats européens à eux seuls auraient, encore pour un temps, suffisamment de moyens pour s’opposer à une invasion russe. Une brigade blindée projetée immédiatement à Kiev au début de l’occupation russe en Crimée et selon le même principe du fait accompli aurait été un signal fort. Il n’en a évidemment pas été question, les premières réactions précisant bien que « tout » serait fait pour faire pression sur la Russie voire la punir…à l’exception de la prise de risque. Une organisation qui met cinq mois pour envoyer 1 000 soldats à Bangui ne pouvait de toute façon faire mieux. On applique donc des sanctions économiques, qui ont pour effet de placer la Russie en récession, en oubliant que dans une économie ouverte, l’Europe en subira aussi le contrecoup tandis qu’à long terme, cette politique ne peut qu’encourager la Russie à se tourner de plus en plus vers la Chine, déjà allié de fait. Surtout, on oublie que l’origine des maux de l’Ukraine est quand même et avant tout ukrainienne mais que pour autant la stabilisation du pays ne pourra se faire sans la Russie.

Alors que l’on se focalise sur Vladimir Poutine, l’Ukraine est au bord de la guerre civile. Plusieurs scénarios sont désormais possibles. Dans l’un d’eux, des régions proclament unilatéralement leur indépendance dans le Sud et l’Est, le gouvernement de Kiev s’emploie à réduire par la force et au plus vite ces « groupes terroristes ». Le pays bascule dans la guerre civile, la Russie et, plus discrètement, les Etats-Unis interviennent dans le conflit. Dans une version extrême, les provinces rebelles se joignent à la Russie qui réalisent ainsi son projet de Grande Russie jusqu’à la Transnistrie. Dans un autre scénario, et en admettant que les groupes les plus extrémistes les écoutent, Russes et Occidentaux s’entendent pour peser sur les acteurs locaux et limiter la violence. Dans un deuxième temps, il sera nécessaire de repenser les institutions dans le sens d’un plus grand respect des régions, c’est-à-dire probablement une forme de fédéralisme, et dans celui d’une bien meilleure gouvernance. En préalable de tout, il paraît indispensable de proclamer ouvertement que l’Union européenne et l’OTAN n’accepteront jamais l’Ukraine comme membre. Dans tous les cas, la crise ukrainienne va durer et sa gestion va influer grandement sur l’avenir de l’Europe. 

32 commentaires:

  1. Mon colonel, c’est toujours un plaisir de lire vos analyses.
    Peut-on rajouter que l’invalidation de fait du mémorandum de Bucarest par l’annexion de la Crimée, est également une menace pour la stabilité d’autres régions du monde ?
    En imaginant que l’Iran finisse par acquérir l’arme nucléaire, il sera beaucoup plus difficile aux états occidentaux de négocier un renoncement de l’Arabie saoudite à acheter cette même arme, en échange d’une garantie de l’intégrité territoriale du pays. Après la ‘jurisprudence Saddam Hussein’ (si tu n’as pas la bombe, tu peux finir accroché à une corde), l’impuissance des occidentaux à faire respecter leurs engagements et garanties est un très mauvais signal envoyé à toutes les puissances tentées de modifier les frontières par la force.
    Et de facto, Russie et Chine ont des intérêts croisés dans l’affaire Ukrainienne. Si la Chine s’abstient de voter au Conseil de sécurité des Nations-Unies une condamnation de la Russie, on peut imaginer sans peine qu’elle sera payée en retour par une abstention russe, au cas où elle déciderait d’occuper militairement des îles à la souveraineté contestée en mer de Chine.
    L’avenir n’est pas écrit, mais une sécurité vient incontestablement de sauter.

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  2. "l’Union européenne et l’OTAN n’accepteront jamais l’Ukraine comme membre" : affirmation pour le moins curieuse. Si les Ukrainiens (en partie tout au moins) le voulaient et prenaient les dispositions adéquates, au nom de quoi les laisserait-on à la porte? On comprendrait un refus d'adhésion du Yémen, du Baloutchistan ou je ne sais quoi encore, mais l'Ukraine ! Vous dénoncez à juste titre l'affairisme de la classe politique ukrainienne, c'est mieux dans la Russie poutinienne ? Il y a bien des illusions quant à la situation réelle de l'économie de ce "grand pays" : qu'en serait - il sans l'exploitation de ses matières premières ?En réalité cette affaire nous gêne terriblement, nous Européens : elle révèle une fois de plus que nous sommes des spectateurs des affaires mondiales. On peut comprendre le mépris à peine dissimulé des Américains, des Chinois et des Russes à notre égard. Quand les choses se passent en dehors de notre continent, passe encore, mais quand c'est en Europe, cela pose vraiment problème. Ce n'est pourtant pas la première fois : si les Américains ne s'étaient pas décidés à mettre le holà dans les Balkans, où en serait-on? Là encore, ce n'est pas nous qui menons la danse : un nouveau jeu russo-américain dont nous serons les spectateurs tout en priant secrètement que 'l'Empire" comme on dit si bien ne nous laisse pas tomber. Piètre attitude.qui ne peut que renforcer les extrémismes avec des gens écoeurés d'un telle démission et lâcheté dissimulées derrière l'hypocrisie de la tolérance, pacifisme et autres billevesées. Qu'on relise les propos de Cyrille Ier, le patriarche de Moscou à notre sujet et on comprendra pourquoi ils ne veulent pas de nous comme modèle. Au risque de conduire notre continent, une fois de plus dans les pires moments de son histoire.

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    1. L’Ukraine dans l’Otan ? Une très mauvaise idée pour tout le monde à mon humble avis. Non seulement cela constituerait un nouvel élément de tension et de division pour les ukrainiens eux-mêmes, mais surtout, ce serait donner les clefs de notre avenir aux extrémistes de tous bords ! De Washington, aux capitales européennes, en passant par Moscou, si personne de sain d’esprit ne songe à une guerre entre la Russie et l’Otan, il est quand même inutile de se rapprocher du précipice en protégeant l’Ukraine par l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord. Car dans ce cas de figure, nul doute que des extrémistes seraient tentés de bouter le feu à l’Ukraine pour forcer à une intervention militaire extérieure. Et nul ne peut se vanter de contrôler ‘ses’ extrémistes. Souvenons-nous du temps de l’invasion soviétique en Afghanistan, quand Ben Laden était qualifié de ‘combattant de la Liberté’ !
      Alors renforcer l’Otan, oui. Procéder à des grandes manœuvres, à des ‘shows of force’ en Pologne ou dans les pays baltes, parce que Mr Poutine n’a pas compris que nous étions des états post-modernes et que la guerre était un phénomène totalement dépassée, oui. Mais tout en expliquant aux ukrainiens qu’une demande pour intégrer l’Otan ne serait vraiment pas dans leur intérêt.

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    2. Mais qui songe donc à intégrer l'Ukraine dans l'OTAN? Personne! Il n'y a guère que les Ukrainiens qui se bercent de ce fantasme! D'une façon générale, la politique des partenariats stratégiques entre l'Otan et d'autres pays ne comporte pas la clause de réassurance ni l'article 5. On se contente de faire les gros yeux, de dire qu'une telle pratique est contraire à l'ordre du droit international et c'est tout. De fait, il existe une multiplicité de faux-semblants et d'approximations qui sont utilisés pour définir les liens complexes entre la Russie, l'Otan et les partenaires. Le principal est de considérer l'otan comme un tout, une sorte de masse informe et qui pense pareillement. Or, rien n'est plus faux. Les nations qui composent l'alliance n'ont pas les mêmes idées et pas les mêmes opinions sur la façon de gérer la crise. Il suffit de voir les attitudes très différentes entre deux pays comme la Hongrie ou la Pologne.

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  3. Je vous suis et vous comprends mon Colonel.

    Qui songerait, un seul instant, que l’Europe et les Etats-Unis seraient prêts à s’engager dans un affrontement armé face à une Russie déterminée, pour défendre quelle idée, celle d’une Ukraine une et indivisible, démocratique et solidaire ? De qui se moque-t-on ?

    Dans cette hypothèse peu crédible, n’en doutons pas, nous verrions alors, l’ensemble du peuple russe rassemblé derrière leur chef, Poutine, qui a su avec habilité réveiller un sentiment patriotique fort pour une nation qui s’estimait dans son inconscient profond, humiliée par l’occident, après la chute de l’URSS.

    La Biélorussie, l'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Turkménistan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Kirghizistan, la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie représentaient l’ensemble des 15 républiques socialistes soviétiques fédérées au sein de l'URSS.
    En 1991, à la chute de l’empire soviétique, les liens économiques et culturels dont l’origine remontait tout autant à l’époque impériale qu’à l’époque soviétique, ne pouvaient pas disparaître totalement sans détruire ce qui restait d’une économie orientée vers le militaro-industriel et inadaptée au monde réel. Tout était à reconstruire.

    L’idée d’une Russie préservant son pourtour allait de soi en concevant une communauté forte de ses anciennes républiques entre et avec elle.

    Le concept de zone d’influence de « son étranger proche » était né. C’était sans compter sur les enjeux géopolitiques des Etats-Unis qui regardent au-delà de l’horizon à l’orée de 2050 dans lequel l’Europe ne figure pas ou si peu.

    Ainsi, la Russie, dans sa logique, devait se préserver de nouvelles relations d’intérêts avec ses anciennes républiques, en créant la Communauté des États indépendants, la CEI.

    Les Etats-Unis ont répondu par des signes forts, en projetant de déployer des éléments de leur système de défense antimissile en Pologne conformément à l'échéancier établi jusqu'en 2018,( pour répondre à une menace iranienne? Mais cela est perçu différemment par les russes) en promettant à la Géorgie une entrée dans l’Otan, même si cela ne s’est pas concrétisée et plus récemment, en souhaitant y intégrer l’Ukraine en se servant de l’Europe comme point de passage obligé.


    Du côté russe, la manière la plus radicale, pour rassembler les peuples est celle de matérialiser une menace et de désigner un adversaire. Cette doctrine, vieille comme le monde, utilisée par les deux grands blocs, est la seule qui fédère les masses. Et opportunément, cette menace c’est l’OTAN..
    Ainsi la constante de la diplomatie russe qui est celle de conserver son influence dans son « étranger proche » depuis la chute de l’URSS est contrecarrée par une politique américaine d’encerclement.
    La politique de l’Anschluss, sans invasion visible, de la Russie répond du point de vue russe à une réponse graduée face à une politique jugée comme étant impérialiste de la part des Etats-Unis.

    La ligne rouge a ne pas franchir a été dépassée en Ukraine. L’Ukraine sera fédérale ou ne sera pas. L’Ukraine ne fera pas partie de l’Otan ou ne sera pas. Qu’on se le dise! Et ce n’est pas la menace de sanctions aussi inutiles qu’inefficaces qui feront dévier Poutine de cette politique.

    L’Europe est nue, et la France en Europe est devenue un pays de seconde importance. Le faible à toujours tort ; nous sommes devenus faibles. Nous ne pouvons que constater le retour d’une Russie souveraine et exigeant sa place, toute sa place, au sein d’une communauté internationale étonnée. Les loups ne se mangent pas entre eux.
    Roland Pietrini


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    1. C'est effectivement le sens de la chronique d'Alain Frachon dans Le Monde daté du 16 mai.

      Les puissances qui exercent un imperium sur leur "étranger proche" nous fabriquent un monde de brutes. Or, l'Europe n'exerce pas d'imperium (l'Union Européenne n'est pas un empire) et ni la France ni l'Allemagne ou le Royaume Unis ne se conçoivent encore comme des puissances susceptibles d'en exercer un, individuellement du moins. Même la puissante Allemagne hésite à exercer son pouvoir en Europe.

      Bon, c'est la donne.

      Puisque c'est la donne, il faut mettre au point la stratégie pour gagner le jeu avec cette donne-là. Mesdames et Messieurs, à vos cerveaux! But du jeu: gagner avec ce qu'on a en main.

      Si on se rend compte qu'il n'est pas possible de gagner le jeu avec cette donne, on peut:

      - Passer notre tour de jeu (c'est possible, mais en stratégie, ça coûte souvent très cher)
      - Provoquer une nouvelle donne (ça suppose de relancer en misant un truc)

      La plus bête des idées qu'on ait eu en France pour provoquer une nouvelle donne a été de croire que cela dépendait d'une élection intérieure, en général pour des extrêmes. Ca, c'est vraiment idiot comme idée, j'espère qu'on arrivera à s'en débarrasser.

      En général, les gens raisonnables provoquent une nouvelle donne en prenant un risque, concrétisé par une mise. Dans l'absolu, on a pas mal de choses à miser. Reste à savoir dans quel but on le ferait. Là encore, faut réfléchir.

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    2. J'apprécie votre façon de voir les choses, elle me rappelle un article du monde "Pariez sur les chercheurs comme sur les chevaux" (http://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/08/16/pariez-sur-les-chercheurs-comme-sur-les-chevaux_1746872_1650684.html).

      Pour moi une des mises qui serait très sure est l'indépendance énergétique : nucléaire + énergie renouvelable pour dire au revoir au pétrole et au gaz.
      Dès lors l'Europe serait le 1er marché mondial, la première économie mondiale, mais surtout on deviendrait autosuffisant donc une superpuissance. Bref, les cartes serait rebattues, et en notre faveur !

      Sur mon blog : Demain un nouveau monde

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  4. Il me semble que la plupart des observateurs - moi le premier - à la chute du régime soviétique - chute qui plus est pacifique - se sont attendus à un bond en avant de l'économie, libérée du carcan collectiviste, et à l'instauration de démocraties fonctionnelles.
    Il me semble que je ne me suis jamais autant trompé politiquement.
    Comment expliquer ce phénomène ?
    Je dirais : l'empire russe était un pays en rattrapage rapide, mais quand même assez peu développé économiquement, socialement et politiquement. Quatre-vingts ans de communisme l'ont profondément barbarisé.
    La Russie, l'Ukraine, sont maintenant des pays qui par rapport à nous sont un peu comme le Brésil ou l'Indonésie : les choses y fonctionnent selon d'autres normes que chez nous.

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    3. L'originalité de la Russie, si on la compare avec d'autres pays (relativement) sous-développés : elle a un système éducatif de pays développé; elle a une haute culture scientifique de pays développé (depuis longtemps, sa recherche scientifique est de haut niveau), elle a les infrastructures (par exemple, chemins de fer, industrie lourde), et elle est d'une inefficacité productive considérable, son Etat est incroyablement corrompu, une grande partie de sa population est largement indifférente à la démocratie (il me semble que le trucage des élections est devenu impensable au Sénégal, mais pas du tout en Russie).
      C'est cela qu'essaie d'exprimer la notion de "barbarisation" (tandis qu'on parlera plutôt de l'arriération de l'Inde ou de l'Egypte (pays d'illettrés), ou du caractère relativement primitif de l'Afrique Noire (il y a un siècle, pas d'agriculture un tant soit peu intensive, pas d'écriture, etc.).
      Une frontière Est/Ouest existait entre Europe développée, et Europe sous-développée.
      Au temps de Rome, l'Allemagne centrale faisait partie de la seconde.
      Maintenant, la Pologne est en train de s'agréger à l'Europe développée. La Russie, pour l'instant, non.

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    4. J'ai mis du temps à comprendre que même une Russie démocratique et ne se percevant pas comme rivale de l"Occident ne voudrait probablement pas adhérer à l'Union européenne.
      Un peu pour la même raison que les E-U ne voudraient pas adhérer à l'UE : ils sont trop grands. Adhérer à l'Ue, c'est symboliquement devenir l'égal d'un Etat européen. Or la Russie (première superficie du globe, population encore presque deux fois supérieure à la population allemande) se perçoit comme d'une dimension supérieure.
      Un jour très lointain, il y aura peut-être libre circulation des biens entre elle et nous, et aussi libre circulation des personnes (je veux dire : libre immigration russe dans l'Ue), mais il n'y aura probablement pas adhésion.

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    5. Face à l'éternelle déploration, je suis heureux de dire ici ceci :
      Je suis heureux politiquement :
      J'ai assisté à la chute pacifique du communisme soviétique.
      J'ai assisté, de plus, au développement économique du pays du Grand Bond en avant et de la Révolution culturelle.
      J'assiste au développement économique du Tiers-Monde.
      Les différents problèmes que rencontre le monde : broutilles.

      Ces troubles en Ukraine : broutilles de broutilles.
      Pour l'un ou l'autre camp je ne sacrifierai pas le petit doigt de ma main gauche : il me sert à me lisser la moustache.

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    6. Mais, Jovien, le problème n'est pas de sacrifier le petit doigt de votre main à un camp ou l'autre. Qui vous demande ça?

      On n'est pas dans une logique sacrificielle. Gardez votre moustache et votre petit doigt, personne n'en veut.

      On est plutôt dans une logique d'action (initiative poutine) et de réaction (Europe, Etats-Unis) avec, en ce qui nous concerne un acteur stratégique, la France, qui, sans être malhabile ni dépourvue de moyens, à l'impression de la faiblesse, parce qu'elle n'a pas eu l'initiative du coup.

      Tel le sioux outragé qui se drape dans sa dignité et s'en retourne bouder sous son teepee, on peut faire comme vous et considérer que le monde n'est que broutille et même nous en féliciter, puisque, après tout et comme vous le remarquez fort bien, le communisme soviétique s'est cassé la gueule pacifiquement, la Chine est devenue capitaliste et les émergents émergent.

      Tout cela est bel et bon.

      Mais il n'en reste pas moins qu'un coup vient d'être joué dans la partie et qu'ainsi, on peut dire qu'elle continue. A nous maintenant de savoir quel coup jouer.

      Et surtout ne vous coupez pas le petit doigt! On tient à ce que le tapis vert reste propre.

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    7. Et bien je ne vois pas pourquoi, au motif que la Russie de Poutine agit, nous réagirions.

      Et je récuse ce vocabulaire de la partie, dans laquelle il a joué un coup, et donc nous avons à en jouer un : il a fait quelque chose qui m'importe mais qui ne me concerne pas et ne concerne pas mes intérêts.

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    8. Vous ne voyez pas pourquoi?

      Permettez-moi de dire les choses autrement: il est tout à fait possible que, compte tenu de l'avancement de la partie, nous n'ayons pas à agir, pour des raisons que nous voyons et que nous comprenons.

      Mais, dire que nous ne voyons pas pourquoi agir, c'est déjà se fermer les yeux avant même la réflexion, qui peut effectivement conduire à... ne pas agir.

      Ensuite, vous niez le concept de partie à jouer. C'est une vraie pensée stratégique, ce que vous dites et je la prends comme telle. Après tout, Poutine pourrait faire absolument n'importe quoi, n'importe comment, comme ça, sans avoir vraiment un programme. Un peu comme Alien: juste une pulsion de survie, nette, utilitaire, dénuée de tout sentiment, sans aucune méthode, mais avec une réelle efficacité.

      C'est une vraie question.

      Figurez-vous qu'hier soir je suis allé voir Godzilla: dans ce film, les héros - les militaires, ce qui mérite d'être signalé - ratent tout ce qu'ils entreprennent. C'est bien simple, ça loupe. Y a rien qui marche. Même le personnage central, lieutenant dans l'armée US, loupe tout ce qu'il fait, sauf deux choses: sauver un enfant, se réconcilier avec son père. Son père lui-même n'a pas pu sauver son épouse, et cette épouse elle-même, n'a pu se sauver. Ce film est un constat d'échec de l'effort. A la fin du film, on se demande même si notre lieutenant va être capable de retrouver sa famille dans un stade où sont regroupés les survivants. Il va peut être les louper dans la foule et, ouf! coup de bol! alors que le stade est plein à craquer, il tombe pile poil dessus. Embrassade, amour, tout ça, plus musique dégoulinante.

      Tout cela présente relativement peu d'intérêt sauf que, dans le scénario, il y a un savant japonais qui dit: laissez faire les monstres. N'agissez pas. Ne vous mettez pas en tête d'avoir une stratégie, une tactique, un art opératif, des machins, des trucs qui explosent, des bidules qui tuent tout le monde, non, laissez les grands équilibres se faire d'eux-mêmes.

      Si vous voulez dire cela, alors je prends ce que vous dites et c'est intelligent (mais ça mérite critique).

      Mais si vous limitez votre propos à: cela "ne me concerne pas et ne concerne pas mes intérêts", c'est très con comme façon de penser.

      Et il faut bien faire cette différence.

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    9. Vous absolutisez ma position, de telle façon qu'elle en devient absurde.
      Je ne suis pas opposé à toute intervention à l'étranger.
      Par exemple, en septembre 1939, soutenir notre allié polonais attaqué par la puissance qui nous menaçait aussi, je trouve que c'était légitime, même si le sort des armes nous a été, dans un premier temps, contraire.
      Mais se mettre en travers de la route d'une assez grande puissance quand celle-ci agit dans son entourage immédiat dans une querelle où sa position n'est pas sans légitimité, ceci pour soutenir un pays qui n'est pas notre allié et dont les forces militaires sont insignifiantes, oui, je trouve ça pas mal con, comme vous dites.

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    11. J'ajoute que, sans être bien informé de ces questions, je n'ai pas compris
      1° Que, quand l'Estonie a demandé à faire partie de l'Ue, on n'ait pas exigé d'elle qu'elle cède Narva à la Russie.
      2° Qu'on ait intégré les pays Baltes dans l'Otan.

      Dix ans après, je ne trouve pas que les événements me conduisent à penser que j'ai eu tort.

      C'est une politique qui, en beaucoup moins grave, ressemble un peu à :
      L'Autriche-Hongrie, conservant le Trentin, après l'unification de l'Italie.
      La France, au début du XXème siècle, annexant le Maroc, à l'irritation considérable de l'Allemagne.
      L'Allemagne en 1916, promettant au Mexique de récupérer les territoires conquis sur lui par les E-U.
      L'Inde en 1948, conservant le Cachemire, au lieu d'en céder les musulmans au Pakistan
      Les Etats-Unis actuels, accordant leur garantie militaire implicite à Taïwan en cas d'attaque par la Chine continentale.

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  5. À la chute de l’URSS, beaucoup se sont trompés en occident comme vous, comme moi. Car même en ne voyant pas le monde en noir et blanc, mais en une infinité de nuances de gris, nous pensions que le capitalisme de marché était synonyme de liberté et de richesse pour les peuples. Or depuis lors, pour un ensemble de raisons (listes non exhaustive, mais on peut citer la dérégularisation, la toile planétaire des paradis fiscaux et judiciaires, l’informatisation des marchés, l’apparition d’acteurs bancaires systémiques trop gros pour chuter ou même être jugés, la robotisation détruisant le travail salarié, etc.), le capitalisme de marché s’est autonomisé du cadre des lois nationales qui permettait au politiques de contrebalancer la puissance financière et économique. La véritable puissance permanente, celle qui dure, est maintenant du côté de cette finance mondialisée et déterritorialisée. Pendant que les hommes d’état se transformaient en politiciens professionnels dont l’horizon de carrière le plus lointain est à cinq ans…
    Le problème, vital à mon avis, est que cette puissance financière ne fait pas réellement système, puisqu’un Système a pour première fonction sa permanence au travers de règles de fonctionnement rationnelles. Le réel validant la théorie en quelque sorte. Mais rien de tout cela avec le capitalisme de marché ! Ce ‘machin’ hors de contrôle va de crise en crise, tout en détruisant les fragiles équilibres des sociétés démocratiques par l’accumulation des richesses entre quelques mains (sans même parler de la destruction de l’écosystème planétaire, mais ça c’est un problème qui ne concerne que nos enfants !).
    Bref, à la chute de l’URSS, si beaucoup croyaient à la fin des idéologies, nous savons maintenant que nous avons simplement assisté à la victoire d’une idéologie sur une autre.
    Aujourd’hui, il semblerait que l’Histoire veuille repasser les plats pour les pauvres ukrainiens. Nulle possibilité de liberté pour eux ! Ils doivent choisir entre la botte du nouvel empire russe, ou un avenir à la grec s’ils choisissent ‘l’aide’ du FMI.
    Et à l’Ouest, quoi de neuf ? Et bien en attendant Godot, pardon en attendant une croissance dont le taux serait supérieur à celui du loyer de l’argent, nous sommes réduit à l’impuissance, étranglés chaque jour un peu plus par cette déesse cruelle que nous appelons Dette.
    Et nous osons traiter d’illuminés et de fanatiques les islamistes intégristes. Franchement, notre aveuglement et notre stupidité collective ont-ils quelque chose à leur envier ?

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  6. Colonel,

    lire ""libéral" comme un synonyme de corrompu me rend à chaque fois terriblement triste, mais beaucoup plus lorsque cela vient de vous. Oui, je le pensais avant, je ne comprenais pas non plus pourquoi l'idéal libéral ne correspondait jamais avec sa mise en œuvre, je le pensais jusqu'à ce que j'écoute Ron Paul, et par la suite de nombreux libéraux qui dénonçait ce "libéralisme"

    https://www.youtube.com/watch?v=cl8vP9L6Imo

    Oui, j'ai bien conscience d'être dans la même posture que le communiste à qui on reproche 100 millions de morts et qui rétorque que le communisme n'a jamais été appliqué, je sais, mais ça vaut le coup d'être vu quand même.

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    1. Libéral a pour racine Liberté, un des plus beaux mots, quelque soit la langue. Sauf que.
      Sauf qu’à force de tordre les mots dans tous les sens et à faire preuve de créativité lexicale, nos communicants vont finir par vider la langue de sa signification tout en réussissant à décrédibiliser définitivement toute parole politique.
      Ainsi les ‘plans de licenciement’ qui se transforment en ‘plans de sauvegarde de l’emploi’ ou la ‘récession’ qui se transforme en ‘croissance négative’. Sans oublier l’inénarrable ‘inversion de la courbe’ qui ne veut strictement rien dire en mathématiques ou en géométrie. Alors oui, le langage, pardon, les ‘éléments de langage’, sont devenus un filtre tordant le réel. Quand les gens entendent maintenant un gouvernement voulant ‘prendre des mesures courageuses’, ils se doutent bien qu’il ne s’agit pas de s’attaquer aux différents lobbys financiers ou industriels, mais bel et bien à leur pouvoir d’achat et à leur protection sociale.
      Alors à qui la faute si le beau mot de Libéral est devenu synonyme d’oppression du fort sur le faible ?

      « Le réel, c'est quand on se cogne. » Jacques Lacan

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  7. Vous me rejoignez dans mon pessimisme.. Plus le temps passe, plus nous prenons conscience du décalage abyssal qui s'installe entre nos "élites" totalement dépassés à la barre d'un navire sans gouvernail et la réalité de notre monde. Il y fort longtemps, que nous avons dépassé, le seuil du stratégique, puisque le politique s'est déconsidéré. et n'a aucune vision à moyen terme. La crise ukrainienne nous rappelle opportunément que le choix n'est plus. Le XX° siècle selon certains historiens a commencé en 1914, ce fût l'époque de l'idéologie, ( nazisme, communisme) le XXI° siècle a commencé à la chute de l’URSS, il se terminera peut-être par la chute des valeurs de l'occident.. La guerre contre les fanatiques intégristes ne peut se gagner qu'en passant par une phase de rétablissement des valeurs et le danger est de tomber dans un autre totalitarisme.. Le modèle occidental basé sur la finance et le libre échange n'est qu'un leurre..Oui "Franchement, notre aveuglement et notre stupidité collective ont-ils quelque chose à leur envier ?"

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    1. Vous avez raison et comme maintenant la stratégie est dictée par la contrainte économique et que ladite économie est devenue "de casino", on voit l'ampleur du drame. Le Général disait autrefois que la politique de la France ne se faisait pas à la corbeille, on n'en est même plus là. Cette crise multiforme nous ramène à la question fondamentale qui est effectivement celle des valeurs. Quelles sont - elles, y croyons - nous, que sommes-nous prêts à faire pour les défendre ? Un contributeur fait allusion au post-modernisme et à la société qui en découle : elle veut produire un être sans passé, ni avenir (no future), centré sur l'ici et maintenant. Bref, le parfait consommateur qui ne pense qu'à court terme. Pour éviter de tomber dans un profond pessimisme, l'histoire humaine montre quand même qu'elle est constellée de périodes de ruptures, souvent brutales quand le système est à bout de course. Quand nos concitoyens (sans mauvais jeu de mot) seront-ils capables de générer une classe de dirigeants politiques nouveaux, susceptibles de penser ce monde et de mobiliser pour relever les défis, c'est la question.

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    2. Ah, si seulement la stratégie pouvait être dictée par la contrainte économique, nous aurions au moins un fil-guide, mais aussi étrange que cela puisse paraître ce n'est pas le cas.

      En France, la contrainte économique n'est pas un facteur limiteur de la stratégie, c'est au contraire ce qui déclenche la prise de conscience qu'il n'y a pas de stratégie: C'est parce que nos comptes sont dans le rouge qu'on percute qu'on a fait portenaouak.

      Commencez pas à réfléchir à l'envers, sinon vous n'arriverez à rien.

      Et puis arrêtez de répéter tout ces trucs de dépressifs qu'on entend à longueur de journée, ça fout le bourdon. Ca va vous faire augmenter votre consommation d'anti-dépresseur et c'est pas bon pour votre santé. Et puis, quel exemple donnez-vous? Hein? Franchement. Quand on commence à s'avachir sur ses idées noires, on ne donne plus le bon exemple.

      Nan, faite plutôt une petite randonnée, comme Kerviel. Ca permet de prendre du recul et de s'aérer le corps et l'esprit. Et ça permet aussi de rencontrer des gens et d'échanger sur des idées neuves, alors qu'avec Athena, vous-vous renforcez l'un-l'autre dans la dépression, à force de vous raconter des trucs de dépressifs.

      Deux suicidés au lieu d'un, voilà tout ce qu'on y gagne. Ralala.

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    3. Mon cher tschok, je ne suis guère pessimiste et surtout pas suicidaire. J'essaie seulement d'être suffisamment lucide et réaliste, condition première pour une compréhension correcte des choses. Quant à Jérôme Kerviel, ce bel exemple de l'économie de casino que j'évoquais, un bon bol d'air et les vastes horizons lui seront bien utiles avant les miasmes et l'espace limité de la cellule qui l'attend. C''est aussi une bonne chose que de rencontrer le pape avant les matons.

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    4. BT, ce n'est pas moi qui le dit, c'est Athena:

      "Vous me rejoignez dans mon pessimisme."

      Ce à quoi vous lui avez répondu:

      "Vous avez raison".

      Je ne veux pas vous être désagréable, mais vous dites des choses. Si l'on part du principe, qui n'est pas absolument inconcevable, que ce que l'ont dit est le reflet de ce que l'on pense, alors, il faut bien convenir que vous n'êtes pas dans un optimisme joyeux.

      Mais, nous n'allons pas nous engager dans ces discussions stériles ou, au contraire, très philosophiques, sur l'optimisme versus le pessimisme, alors que je voudrais vous dire autre chose, de plus simple.

      L'auto-apitoiement, l'avachissement sur ses idées noires sont des procédés normaux et sains de réparation des blessures narcissiques et de reconstruction des dommages psychiques que nous inflige la vie. Le mieux: le faire en commun, ce que vous avez exactement fait, sur ce blog, en vous soumettant à un regard collectif.

      Dans la discussion, vous êtes tombé sur Athéna, qui vous a fortifié dans le broyage du noir. Mais il fallait que vous tombiez sur quelqu'un qui fasse l'inverse. Bon ben euh... moi, quoi.

      C'est fait.

      Voilà.

      Enfin, je vous dis voilà, comme si j'étais le SAMU de l'internaute en détresse, mais ce que je tiens à vous dire c'est que le pessimisme a ses vertus, sans doute, mais il porte ses vices, encore plus certainement: le pessimisme ne rend pas lucide, non! La preuve: vous êtes persuadé d'être un optimiste. Or vous ne l'êtes pas. Du moins pas là, tout de suite.

      Donc, cette idée que le pessimisme donne une vision nette des choses, une vision réaliste, comme "condition première pour une compréhension correcte des choses", est fausse.

      Si elle avait été vraie, vous auriez commencé par: "oui, c'est vrai je suis pessimiste et suicidaire".

      Oui bon je sais chuis chiant et donc je vous laisse.


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    5. Cher Tschok.. Bernanos Disait: "l'optimisme est une fausse espérance à l'usage des lâches et des imbéciles" je n'irais pas jusque là et ne le prenez pas pour une attaque personnelle. Mais est-ce au nom de l’optimisme, que nous sacrifions notre défense alors que le monde est de plus en plus instable? Est-ce au nom de l'optimisme que nos choix aveugle de vivre à crédit depuis 30 ans a été fait? Restons en là, toujours avec Bernanos : "Les optimistes sont des imbéciles heureux, quant aux pessimistes, ce sont des imbéciles malheureux" Athena Defense

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  8. ça fait du bien de lire une analyse fouillée sur l'Ukraine, à l'opposé de la pseudo-info distillée par les médias et les Abhorreurs de Poutine.

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  9. Je dirais simplement que l'Ukraine est une plaque tournante géopolitique, entre la Turquie, la Russie et l'UE. Au lieu de faire jonction, elle devient un champ de bataille parce que certaines puissances ne veulent pas à la fois la paix et la puissance de l'UE. C'est l'un ou l'autre pour elles. Et nous, européens, sommes dirigés par des marionettes qui ne défendent pas les intérêts des peuples européens. Donc ils ne défendent pas l'UE contre cette manoeuvre géopolitique et au contraire l'appuient.

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  10. Merci pour cette analyse sobre et brillante. Nos dirigeants sont devenus fous. ils ne voient plus la réalité.

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  11. Robert Marchenoir2 juin 2014 à 12:15

    Il est tout à fait faux de dire que le gouvernement ukrainien issu de Maïdan a interdit l'utilisation officielle de la langue russe. Ne pas confondre les calomnies de la propagande poutinienne avec la réalité.

    Au demeurant, le russe est une langue véhiculaire utilisée par de très nombreux ukrainiens, à titre de première ou de deuxième langue, et pas seulement dans les provinces dites "russes" de l'est et du sud-est.

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