mardi 24 décembre 2013

Mikhaïl Kalachnikov ou une certaine vision de l’homme et de la manière de le tuer

Tous les soldats, guerriers, rebelles, bandits du monde, vous le diront : l’AK-47 et ses nombreuses copies et dérivés (ma préférence va au R-4 sud-africain) est un chef d’œuvre. Comme les livres classiques dont on sait qu’ils ont plus de chances que les best-seller de l’année d’être encore édités dans trente ans, on sait qu’on trouvera encore longtemps des « Kalachnikov » sur les différents champs de bataille...à moins qu’apparaisse un saut conceptuel aussi puissant que celui qui a eu lieu à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La première force de l’AK-47 est qu’elle d’abord issue de l’observation du « peuple du feu », c’est-à-dire les fantassins, avant d’être un rêve d’ingénieur. Plus précisément, elle dérive de l’esprit d’analyse pratique de la Wehrmacht qui, chose incongrue en France ou au Royaume-Uni, entreprend au milieu de la guerre d’interroger systématiquement les hommes sur la manière dont ils combattent et essaie de coller les travaux de ingénieurs sur cette réalité plutôt que l’inverse. On constate alors que plus de 90 % des combats d’infanterie se déroulent à moins de 400 m et même plutôt à moins de 200 m. A ces distances-là, il n’est pas nécessaire d’utiliser les munitions en dotation capables de frapper avec précision jusqu’à 800 m. Une munition avec moins de charge propulsive s'avère finalement aussi utile en pratique tout en permettant, et c'est là la première grande innovation, à une arme de la même robustesse de tirer en rafale.

Ce qui pouvait passer pour une rétro-évolution (une munition moins performante) était en fait le moyen de revenir en arrière sur une voie, celle du fusil qui arrivait à ses limites techniques, pour essayer un autre chemin qui a finalement permis d’aller encore plus loin. Les Allemands conçoivent alors le Sturmgewehr 44 (« fusil d’assaut ») en fait un fusil-mitrailleur léger permettant de remplacer le binôme qui prévalait jusqu’alors associant le fusil, tirant loin mais avec une faible cadence de tir, et le pistolet-mitrailleur, aux caractéristiques inverses. Ils y gagnent en puissance de feu sur la zone utile 50-250 m avec une seule arme et munition et de manière plus souple que les binômes. Les Soviétiques comprennent tout de suite la puissance du concept et conçoivent à leur tour une munition à charge réduite, la 7,62 x 39 mm, avant de mettre en compétition les constructeurs pour développer l’arme qui pourrait l’utiliser. Le génie de Mikhail Kalachnikov, « surdoué de la main », est alors, tout en prenant aussi ce qui avait de mieux dans les armes automatiques de l’époque, d’avoir conçu un StG 44 simple et fiable. Son Avtomat Kalachnikova modèle 1947 s’impose d’évidence sur ses concurrentes et est adoptée en 1953. Elle est alors, selon le processus soviétique, à la fois perfectionnée sans cesse et toujours dans le sens de la facilité de production, puis déclinée en multiples versions. L’arme est fabriquée en masse et exportée dans les armées du Pacte de Varsovie avant de se retrouver dans les mains de toutes les organisations alliées à partir des années 1960.

La simplification peut engendrer des innovations de rupture. Comme la Ford-T démocratisant la voiture, l’AK-47 a offert de la puissance de feu efficace à tous. Produite massivement, elle est à la fois disponible partout et peu coûteuse (quelques centaines de dollars). Simple d’emploi, il suffit d’une ou deux minutes pour être capable de s’en servir dans tous les contextes et sans grand risque d’enraiement ni de beaucoup d’entretien. Le succès est alors tel et la contrefaçon si abondante que se forme vite un énorme marché secondaire civil. A plus de 100 millions d’exemplaires construits, la « kalachnikov » devient ainsi une arme de destruction massive échappant à tout contrôle et se retournant même contre ses créateurs soviétiques en Afghanistan dans les années 1980.

Pendant tout ce processus quasi-viral, les armées occidentales commencent par prendre du retard. La faute en revient d’abord au pouvoir de la norme américaine qui, en 1954, impose à l’OTAN une munition, la 7,62 x 51 (ou 7,62 Nato), excellente pour les armes légères classiques mais trop puissante pour être utilisée dans un fusil d’assaut. Les Américains corrigent cette erreur dix ans plus tard en imposant une nouvelle munition, la 5,56 mm et en adoptant eux-mêmes le fusil d’assaut M-16 dans les années 1960 mais alors que le marché est alors déjà occupé par l’AK-47.

La France se distingue en adoptant une munition différente de l’OTAN (la 7,5 mm) et en restant fidèle au fusil semi-automatique 1949/56 et au pistolet-mitrailleur MAT 49 jusqu’à se trouver en décalage complet avec ses adversaires. Comme leurs ancêtres de Tuyen Qaung se plaignant en 1884 d’être moins bien équipés par leur manufactures d’Etat que leurs adversaires qui avaient acheté leur Winchester à répétition sur le marché civil, les soldats engagés en Afrique à la fois des années 1970 et surtout au Liban en 1978 découvrent qu’ils sont moins équipés par leur Etat que les gens qui leur font face. Pour compenser ce décalage, on est donc obligé d’acheter en urgence des armes suisses SIG 540 en attendant de développer à la fin des années 1970, le premier fusil d’assaut français, le FAMAS.

La fin de la Guerre froide développe encore le pouvoir égalisateur de la Kalachnikov en augmentant la diffusion de cette arme par la connexion des différents réseaux de la mondialisation sur les arsenaux quasi-ouverts de l’ex-URSS. Alors que les moyens de nombreuses armées régulières, notamment africaines, s’effritent faute de sponsor et de ressources budgétaires, les organisations rebelles retrouvent une nouvelle force avec cet afflux d’armes légères low cost associés aux nouvelles technologies de l’information. Ces nouvelles rébellions kalachnikov + smartphone défient de nombreux Etats avec plus de succès qu'avant. Finalement ce ne seront pas les missiles, les avions MIG ou les chars lourds qui auront tenus l’OTAN en échec mais les petites Kalachnikov aux mains de Pashtounes. Comme les arquebusiers de la Renaissance pouvant tuer avec un minimum d’instruction des chevaliers chèrement équipés et longuement entraînés, les nombreux paysans de l’ex tiers-Monde sont capables de s'opposer avec succès aux soldats professionnels occidentaux rares et chers (et donc de plus en plus rares).

Héritage de la guerre froide, préférence pour les grands et couteux projets technologiques sur les petits matériels des petits fantassins, des budgets considérables ont été investis pour s’assurer d’une suprématie dans les airs et sur les mers alors que rien n’a été vraiment tenté pour s’assurer d’une telle supériorité sur les hommes-kalachnikov. En août 2008, au moment même où des Rafale survolaient le ciel afghan sans rencontrer d’ennemi, au sol une centaine de tels hommes étaient capables de détruire une de nos sections d’infanterie. Vingt fois plus d’argent avaient pourtant été consacrés aux premiers plutôt qu’à l’amélioration de l’efficacité des seconds avec le programme Félin.

Mikhail Kalachnikov a ouvert une boite de Pandore et nous ne saurons pas la refermer tant que, comme à son époque, on ne s’intéressera pas vraiment à ce que font les hommes sur le front et qu’on en fera pas d’eux une priorité stratégique.

13 commentaires:

  1. Conclusion très juste mon colonel ,mais ce n'était pas la peine de prendre la marine est l'armée de l'air en exemple ,l'armée de terre se débrouille très bien toute seul en programme technologique qui coute un bras .

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  2. L'attirance pour les programmes pharaoniques peu importe leur utilité est un défaut habituel des bureaucraties militaro-industrielles. Attirance car ces très grands programmes donnent de plus fortes commissions aux industriels, permettent de fabriquer des composants (donc de créer des emplois) dans un maximum de circonscriptions électorales (donc d'avoir un maximum d'élus derrière soi), et de pouvoir satisfaire chaque service dans la bureaucratie militaire en lui confiant un composant.
    Le F-35 est le meilleur cas d'école de ce type de dérives et d'ailleurs la plus grande gabegie jamais réalisée par un complexe militaro-industriel.

    Pour avoir du bon petit matériel de petit fantassin, il faudrait en réalité en faire une composante d'un programme beaucoup plus lourd même si il est complètement inutile, juste pour pouvoir porter politiquement le programme.
    Un programme du type felin est une aubaine de ce point de vue.

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  3. Un bémol sur la génération AK-47 : l'ergonomie à l'utilisation, j'en veux pour exemple le temps pour faire un changement de chargeur d'urgence par rapport à un M16 (ou plutôt son dérivé ultime HK416). Et également le fait que l'AK a plutôt raté le passage au tout modulaire (picatinny).

    Vandro

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    1. le tout modulaire, est-ce une demande de la troupe ? ou des industriels ?
      L'AK 47 reste l'arme la plus répandue alors je doute que les critères d'ergonomie et de modularité puisse faire la différence entre la vie et la mort sur un champ de bataille.

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  4. Mon colonel et cela n'enlève rien au génie pratique de Mikhail Kalachnikov, il me semble bien qu'il bénéficia de l'aide de Hugo Schmeisser qui avait participé à la conception des MP28, MP41, MP43 et Stg 44. Cet ingénieur Allemand fait prisonnier par les soviétiques, ceux-ci l'affectèrent dans le centre de recherche ou officiait Mikhail Kalachnikov.

    Faire simple, rustique, fiable et en adéquation avec les besoins de son futur usager, ainsi qu'aisé à fabriquer, c'est souvent bien plus compliqué que faire sophistiqué et donc technologiquement plus valorisant pour son inventeur. En cela l'AK 47 est dans un autre domaine l'équivalent de : Ford T, Jeep, Piper cub, DC 3, "coccinelle " de Wolkswagen et 2 CV.

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  5. Puisque l'on compare des FA en parlant de cette sinistre embuscade...
    La non exportabilité du FAMAS provient largement du surcoût généré par les exigences de l'EMAT de lui permettre de tirer la puissante Grenade à Fusil LUCHAIRE 58.
    Quelle était la dotation en GAF au sein de la section Carmin ?

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  6. "Finalement ce ne seront pas les missiles, les avions MIG ou les chars lourds qui auront tenus l’OTAN en échec mais les petites Kalachnikov aux mains de Pashtounes". Pas totalement d'accord : c'est aussi la crainte de pertes humaines trop lourdes qui expliquent cette situation. Nous ne voulons pas trop exposer nos soldats en Afghanistan et nous voulons limiter les pertes civiles. A d'autres époques où l'on procédait par la nettoyage par le vide, le problème aurait été résolu.

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    1. Les Russes ont essayé votre technique, ça n'a pas marché non plus.

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  7. De même, la 5.56 prévue pour ralentir la progression du pacte en générant des blessés en masse à évacuer plutôt que des tués n'était elle pas inadéquate. De surcroît la portée des armes OTAN était elle adaptée aux distances d'engagement dictée par les doucha et RPG 7 ?
    Sur la fin de l'Astan, les US ont produit plusieurs munitions à portée et lethalité augmentées tout en restant en 5.56mm et ont fourni une version M3 du Carl Gustaf portant à 1000m, à comparer avec la portée réduite de l'AT4CS.

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  8. "Plus précisément, elle dérive de l’esprit d’analyse pratique de la Wehrmacht qui, chose incongrue en France ou au Royaume-Uni, entreprend au milieu de la guerre d’interroger systématiquement les hommes sur la manière dont ils combattent et essaie de coller les travaux de ingénieurs sur cette réalité plutôt que l’inverse"

    "Un handicap des chars moyens de 1940 est qu'ils ne sont pas dotés de poste de radio. La raison ?
    'Il y avait deux solutions techniques au problème de la transmission par radio, et il y avait également deux parties prenantes : les chars de cavalerie et les chars d'infanterie. L'infanterie avait dit : voilà le système que nous voulons, et la cavalerie naturellement avait dit : je veux l'autre. Les papiers et les discussions que cela avait entrainé ont causé un retard considérable' (témoignage du général Dassault, commission d'enquête parlementaire de l'après-guerre)"

    "Les canons antichar de 1940 ont été insuffisants en nombre et en qualité. Pourtant, il en existait des modèles excellents. Le canon antichar de 47 était 'peut-être la plus belle arme qui ait été faite par les puissances combattantes'. Il avait été présenté en 1935 en prototype provisoire. Il ne fut pas adopté. Pourquoi ?
    'on ignorait, en particulier, qui s'en servirait : l'infanterie le voulait, l'artillerie également. L'Etat-major aurait dû les mettre d'accord. Mais à l'Etat-major, il y avait aussi des artilleurs et des fantassins qui, eux-même, n'étaient pas d'accord. En outre, pendant assez longtemps, l'Etat-major estima que le canon antichar de 25 suffirait, il ne fut convaincu de l'utilité du 47 que quand lui-même en vint aux gros blindages. Deux ans furent ainsi perdus'. Témoignage de l'ingénieur général Happich, idem."

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    1. (suite)

      "Pendant dix ans, il [Marius Berliet] a mendié des commandes à l'armée : mais Gamelin n'a pas suivi la voie de la motorisation indiquée par Weygand. Berliet était l'homme du moteur à injection à huile lourde dont il avait en dix ans d'efforts, maitrisé et perfectionné la technique : l'armée ne veut pas de véhicules à mazout. Il avait misé sur les essieux moteur : l'Etat-major ne s'intéresse qu'aux engins à chenilles. Il croyait àla guerre tout terrain ; entre 1930 et 1939, i la présenté les prototypes d'une quinzaine de véhicules militaires, sans compter les matériels sahariens ou coloniaux : non seulement des automitrailleuses, pour lesquelles la concurrence était serrée, mais une panoplie de véhicules d'accompagnement ou de service, robustes et de conception novatrice : voitures de transport de personnel, véhicules anti-incendie pour terrain d'aviation, camion radio, camions porte-char, transporteur de projecteurs, voitures blindées de commandement, tout matériels qui feront défaut en mai 1940, et jusqu'au camion de défense contre avions qui n'aura d'équivalent dans l'armée allemande qu'en 1942 : de 1932 à 1939, il n'a récolté aucun marché.(...) On lui a préféré les constructeurs de la région parisienne, plus proches du pouvoir et plus dociles aux exigences des directions d'armes.(...) L'armée ne l'aura soutenu que pour lui faire mettre au point le 'gazogène'."

      "Le ministère de l'Air, pas plus que la Guerre, n'a eu le contrepoids d'une haute direction technique incontestée, sinon habilitée à arbitrer, et cette carence s'est perpétuée jusqu'à la crise de Munich : trois ou quatre organismes de l'Air ont été en concurrence pour prendre les décisions relatives aux programmes industriels, les 'utilisateurs' militaires ayant, en général, le dernier mot sur les 'organisateurs', plus d'une fois au grand dam de l'efficacité.
      Ce primat des utilisateurs sur les organisateurs contredisait les leçons de la Grande guerre. Les mêmes causes produisant les même effets, on rappellera que le déclin de la construction aéronautique allemande a commencé lorsque, à la fin de 1941, Goering donna le pas dans la programmation aux officiers d'aviation forts de leur expérience du combat. La conséquence fut, comme dans la France des années 30, la multiplication excessive des modèles et la sophistication abusive des appareillages, source d'engorgement industriel. Cf Werner Baumbach, Zu spät ! Ausftieg und Untergang der deutschen Luftwaffe, 1949."

      Extraits de JL Crémieux-Brilhac, Les Français de l'an 40, T2 : ouvriers et soldats.

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    2. L’arme utilisée par l’AT au Liban était le SIG STG 544, fabriqué pour la circonstance par Manhurin.
      L’EAI a expérimenté 3 armes pour remplacer le 49-56 : la carabine CAL (belge), le HK 33, et le M16. C’est le second qui a eu la préférence. GIAT a acheté la licence, a commencé à le fabriquer sous licence (MAS 75) et l’a proposé sur son catalogue export sur lequel devaient obligatoirement se servir les Etats associés bénéficiaires de l’aide technique, africains en général. L'armée sénégalaise a acheté cette arme.
      Le Famas (alors appelé clairon par les journalistes) n’était pas au point. Mais Séguy, le rougeot de la CGT, défenseur impénitent des droits des personnels de la DGA et de la MAS, s’est insurgé et est allé voir le PM de l’époque, Jacques Chirac, qui a admis, selon les termes de Séguy, que l’armée Française ne devait pas s’équiper d’un « fusil boche ».
      Patatras, l’EAI se trouve déjugée (normal, le biffin ayant tout à fait droit à ce niveau de considération), le Famas n’étant pas prêt, et il ne fut pas pendant longtemps, il fallu donc acheter un fusil intermédiaire …qui fut le SIG.
      Entre temps la cartouche de 5.56 OTAN a changé (changement du pas des armes et de la charge de poudre pour stabiliser la trajectoire et augmenter la portée - répondant ainsi aux invectives des GI au Vietnam) mais nous n’avons pas suivi. Ce qui a du échapper à nos stratèges lorsque l’on a abandonné la fabrication des cartouches de petit calibre, ce qui peut expliquer nos déboires, toutes les cartouches 5.56 de par le monde devant être au calibre OTAN. La Minimi est au calibre OTAN…
      J’ai tiré avec les Mas 75 acheté par l’armée sénégalaise. Très bonne arme…regrets éternels.
      La LPM mentionne le remplacement du Famas en 2019.

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    3. Ce récapitulatif est exact, mais partiellement incomplet. En effet, nous étions encore dans la mentalité gaullienne et on s'équipait Français "Mossieu"...La preuve le calibre particulier du FAMAS.
      Émettre l'hypothèse d'une conjuration ''cégétiste'' qui aurait convaincu Chirac ... c'est un argument de la Guerre froide et ''de l'ennemi de l'intérieur'' .
      Le nombre limité de cartouches d'un chargeur de FAMAS et la théorie de la valorisation de l'impact prônée à l'EAI de Montpellier ne vient pas de la confédération général des travailleurs mais de brillants brevetés d' E.M. L'embuscade d'UZBEEN a montré qu'avec 6X25 cartouches, nos braves soldat ont vu les yeux de leurs égorgeurs... car en plus l'humble ''biffin'' ne devait pas jouer les ''cow-boys'' et il n'était pas question de le doter d'un pistolet en supplément de son arme (même fût-il Mac 50 !). On se doit de regarder nos travers, un peu comme le P.A Mas actuel et dans un autre domaine ...Louvois!

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