vendredi 4 novembre 2011

Après l'Afghanistan

Nouvelle question :

2014…les unités de combat de la coalition auront normalement quitté l’Afghanistan. Quelles en seraient les conséquences selon vous :

-         Sur la situation en Afghanistan.
-         Sur la sécurité des nations occidentales, la France en particulier.
-         Sur notre outil de défense.

Merci.

11 commentaires:

  1. - Sur la situation en Af'stan : mélange de n'importe quoi, au moins on ne dynamitera plus les bouddhas (plus besoin). Clairement, le contexte ne nous sera pas favorable (mais en aura-t-on quelque chose à faire ?)

    - sur notre sécurité : à court ou moyen terme : aucun changement. L'abri fourni aux camps et aux "méchants" les aidera peut être à nous attaquer, mais ce ne sont pas aujourd'hui les planques qui manquent.

    - sur notre outil de défense : l'armée de terre va devenir un outil à 45 sections de combat, équipée de 250 cesars, 150 Leclercs, 70 tigres, et 30 section de soutien et de logistique ... La marine et l'armée de l'air vont poursuivre leur vie normale, comme depuis 20 ans. La biffe redeviendra un mon de forces spéciales, et des autres (ceux qui restent). Aux moins dans la bataille ils auront gagné quelques frags et genouillères.

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  2. sur la situation en afghanistan: aucun changement; ils gardent un fonctionnement tribal sans pouvoir central fort, comme depuis des siècles
    sur notre sécurité: aucun changement; les terroristes éventuels peuvent agir depuis n'importe quel point du globe, et ne se trouvent plus en afghanistan
    sur notre outil de défense: l'armée a acquis là-bas une expérience supplémntaire d'un conflit asymétrique, mais malheureusement cher payée en vie humaine

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  3. - Sur la situation en Afghanistan: la crise continue avec des dynamiques essentiellement régionales, l'Inde et le Pakistan s'affrontent de manière indirecte dans ce pays, la Russie renforce sa présence en Asie Centrale pour contenir les effets les plus destabilisants de cette crise (trafics de drogue)et la Chine se frotte les mains de voir tout ce petit monde bien occupé.
    - Sur notre sécurité à court ou moyen terme: l'explosion du trafic de drogue et la propagande djihadiste vont poser de sérieux problèmes dans les années qui suivent. Le seul point peut-être positif pourrait être une attitude plus conciliante de l'Iran, soulagée par le retrait de bases occidentales sur son front est, tout en percevant un échec du gouvernement afghan comme une source de menaces.
    - Sur notre outil de défense: l'armée de Terre sort du conflit "déçue mais pas vaincue" ce qui est difficile à expliquer, d'autant que le contre exemple libyen vient peser dans la balance... (Il n'y a rien de plus dangereux pour la réflexion stratégique qu'une victoire). La volonté et les capacités d'intervention terrestre s'amenuisent dans un cercle vicieux, "je n'en ai pas envie et ça tombe bien je n'en ai plus les moyens..." Jusqu'à ce qu'une nouvelle crise vienne imposer son principe de réalité (après-tout depuis un an, que de surprises...)

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  4. Sur la situation en Afghanistan : une fois que les troupes de l'ISAF seront parties, les guerres tribales risquent de reprendre de plus belle, que les Talibans reviennent au pouvoir ou non je pense que le pays restera miné par les conflits pendant encore longtemps

    Sur notre sécurité : les terroristes se distinguent des menaces symétriques (un état ennemi) par le fait qu'ils sont à la fois partout et nulle part. Ils n'ont pas besoin d'une base en Afghanistan pour pouvoir préparer une attaque contre la France. Notre sécurité ne me semble donc pas remise en cause par le départ de nos soldats. En revanche je crains un essor du trafic de drogue en provenance de ce pays, qui au delà des conséquences de la consommation de drogues risque de financer des gens qui ne nous veulent pas que du bien.

    Sur notre outil de défense: l'armée a obtenu des résultats, des retours d'expérience à prendre en compte pour l'avenir. Nous y avons malheureusement perdu des soldats. Je crains que nos soldats ne rentrent dans l'indifférence générale ce qui va détériorer le lien entre les Armées et les citoyens. Enfin notre outil de défense a prouvé en Afgha et en Lybie qu'il n'était pas inutile. Je pense que les conséquences de ces conflits sur notre outil de Défense seront grandement influencées par la vision du futur président en tant que chef des armées. Nous verrons qu'elle politique de défense sera menée, je me garderais bien de faire des pronostics aujourd'hui.

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  5. - Sur l'Afgha : sans nier l'effort de guerre français, le sort de l'Afghanistan me semble plus dépendre des décisions américaines.
    Le meilleur que l'on puisse attendre, c'est la continuation des guerres tribales afghanes, sans victoire ni défaite des Talibans.

    - Sur la sécurité des nations occidentales : je suis assez pessimiste. Une non-victoire en Afgha peut être perçue comme une défaite par les militants d'Al Qaida. Et un retrait occidental significatif alimenterait l'idée que nous ne sommes pas capables de tenir nos engagements et de combattre dans la "durée" exigée par ce type de guerre. Autrement dit, la prochaine fois que l'on interviendra quelque part, les locaux risquent de ne pas s'allier à nous.

    - Sur l'armée française : je la crois suffisamment intelligente pour avoir tiré des enseignements de ce conflit. Tout a été dit dans les commentaires précédents.

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  6. -La situation en Afgha va rester semblable à ce qu'elle est actuellement : bordélique, au pouvoir explosé localement et avec une population qui vivra toujours selon ses rites ancestraux. Le seul changement qui sera peut être perceptible : on entendra plus du tout parler de ce pays (ou multi-province).

    - La "pression" exercée par les émergents sera plus forte et la politique extérieure menée par les occidentaux (dont nous) sera rendue de plus en plus difficile. En effet, notre outil militaire aura été mis en "léger" défaut, mais surtout je crains la réaction du "nous n'avons plus de front donc désarmons pour économiser !". Notre sécurité sera donc amoindrie.

    - La réponse sur notre outil de défense en particulier est dans le paragraphe précédent : réduction drastique du volume de force, moyens fortement numérisés et ressource quasi-définitivement contractuelle. Reste à se tourner franchement vers les futures cyber-bataille, là est le défi.

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  7. Situation
    Très vraisemblablement une répétition du scénario post soviétique.
    Le pouvoir central n’est pas établi et le surnom de Karzai de maire de Kaboul est plus valide que jamais. Les dissensions au sein des "partis" au pouvoir ne fait qu’augmenter tandis que le gouvernement perd chaque jour un peu plus du peu d’autorité dont il dispose.
    L’ANP (couvrant l’ensemble de ses services) ne sera pas en mesure d’assurer son rôle en tant que police en dehors des plus grand centre urbains et encore avec les plus grande difficultés (manque de capacité, manque de moyen, corruption endémique, motivation plus que limitée).
    L’ANA est encore en phase de gestation et si certaine unité font preuve d’une certaine capacité opérationnelle il n’en reste pas moins qu’il lui faudra encore une à deux décade avant de devenir un outil de combat pleinement opérationnel.
    En aparté nombre de responsable sécurité nationaux ont, dès juin, mentionnés qu’ils n’étaient pas en mesure de prendre la sécurité de nombre de zones qui devaient passer sous leur contrôle le mois suivant. Si ce n’est pour Bamyan et Panshir (au niveau d’incident extrêmement bas en comparaison au reste du pays) on ne constate pas d’avancée en matière de contrôle du territoire et au contraire l’insurrection déplace le centre de gravité de nombre de ses zones d’actions. Ainsi des régions qui sont restés historiquement calme jusqu’à 2009/2010 deviennent maintenant des foyers d’insurrections ou les même modus-operandi que les Sud et le Sud Est sont employés.
    La résurgence du "warlordism" et des combats inter tribaux et inter ethnique est à craindre.
    La combinaison des facteurs ci-dessus mentionnés a le potentiel pour un scenario de guerre civile dans les deux années qui suivraient le départ de l’OTAN. Et suite logique la réapparition de l’extrémisme religieux vu une fois de plus par la population comme la seule façon de mettre un terme aux combats et aux exactions.
    Au jour le jour les nationaux font part de ces craintes et la classe moyenne Afghane ne croit pas en la capacité des autorités Afghane à assurer son rôle. Nombreux sont ceux qui déjà planifient leur départ au cas où !!!

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  8. Sur la sécurité des nations occidentales, la France en particulier.
    Je crains d’une part le jeu des dominos et d’autre part la renaissance des centres de formations plus ou affiliés à AQ.
    Dominos. L’OTAN se désengage sans avoir vaincu l’ENI laissant les Afghans continuer le combat. Le message que l’OTAN laisse est que l’ENI a vaincu les armées occidentales malgré une supériorité technique et logistique indiscutable ouvrant la porte au recrutement pour d’autres fronts. Les mouvements insurrectionnel tel que LeT, Haqqani… n’ont plus de véritable raison d’être en AFG mais vont vraisemblablement passer à la phase II renverser le pouvoir en place au Pakistan. Au regard des difficultés que rencontrent les autorités Pakistanaise à sécuriser ses frontières et les zones tribales au long de la ligne Durand o ne peut écarter l’hypothèse que le pouvoir soit renversé (même s’il s’agit d’un "wort case scenario") si cela devait être le cas il est important de rappeler que le Pakistan dispose d’un arsenal nucléaire pointé vers l’Inde (et peut être aussi un peu la chine) et que l’Inde est identifiée comme un ennemi de l’Islam par les radicaux de la région.
    Comment ceci influencerais la sécurité de l’occident ?
    Le théâtre d’opération Afghan se déplacera ailleurs, le rhétorique du TB AFG est la libération de l’Afghanistan, la rhétorique du TB PAK est la domination du monde sous leur vision de l’Islam. Donc nos intérêts à travers le monde seront menacés et on ne peut oublier que malgré une nécessaire logistique et planification la conduite d’Operations type terroriste est toujours possible en occident et notamment en France. Il est bien peu vraisemblable que l’on soit engagé dans un conflit classique ou contre insurrectionnel malgré tout nous pourrions revenir au spectre des années 70 / 80 et connaitre des vagues successive d’attentats dans nos grand centre urbains.
    Si le Pakistan devais devenir un nouveau Emirat quid de l’arsenal laisseront nous un gouvernement extrémiste en disposer ? Quid d’un conflit régional resterons nous l’arme au pied en regardants l’Asie du sud se désagréger et conséquemment devront nous remettre le couverts sur un nouveau théâtre d’opération situé en Asie.
    Renaissance d’un pôle extrémiste en Afghanistan.
    Au bon vieux temps des TB Jalalabad était considéré pas les Afghans comme une ville arabe, du fait du nombre d’Arabe (combattants musulmans non Afghans) présent dans le Nangarhar du fait des centres de formations d’AQ. Je me remémore des frissons qui m’ont parcouru l’échine lors de ma première visite à Darunta ou mon personnel m’expliquaient que certaines installations étaient utilisées pour la "recherche" et la formation au combat chimique et bactériologique.
    Où AQ et les différents mouvements bénéficiant de cette structure comptaient utiliser ce genre d’armes, je ne suis en mesure de répondre mais lorsque je me remémore de l’utilisation de Sarin lors d’une attaque contre le métro Japonais il y a quelque année je ne peux m’empêcher d’être inquiet.

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  9. Sur notre outil de défense.
    Au lendemain de la chute du mur la classe politique occidentale s’est empressée de vouloir retirer les bénéfices de la fin de la guerre froide. L’armée française c’est donc vu confier l’objectif de réduire la voilure (jeune lieutenant a l’époque je garde un souvenir émue de l’explication de texte donnée par mon CdC sur le plan Armées 2000). Déjà considérée comme variable d’ajustement du budget de l’état, les forces ont commencés à réduire le volume des forces, en 1995 la décision de professionnaliser l’outil de défense a conduit à une nouvelle restructuration.
    L’actuel gouvernement a requis une nouvelle réorganisation avec le livre blanc. Sachant qu’en quittant le théâtre d’opération le plus médiatiques (combien de fois par semaine les autres opérations extérieures soient elles mentionnées dans les grands médias nationaux, hormis à la mort d’un soldat ou d’un potentiel scandale). Je crains donc que la "fin" de la guerre entraine de nouvelles tentations de réduire encore les dimensions de l’outil de défense alors que les programmes de renouvellement du matériel sont mis à mal et que nombre sont ceux qui voudraient revoir les "avantages" liés à la fonction militaire (n’est point un scandale qu’un soldat puissent atteindre le maximum d’annuités requise bien plus vite que l’ouvrier de chez Renault).
    Au-delà de l’outil lui-même je crains qu’a notre habitude nous n’oublions rapidement ce qui fut appris sur un théâtre particulièrement difficile pour nous retrancher derrière nos frontières en attendant de devoir une nouvelle fois réinventer l’eau chaude.

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  10. Afgha dès le départ de l'otan retour du Mollah omar a kaboul, aller simple aux bons soins de
    Pakistan airlines reprise du pays par les taleb

    les reseaux dormant de fondamentalistes sont depuis longtemps en Europe grace a l'immigration incontrolée

    l'armée francaise dans son ensemble se propulse
    vers une armée de second rang ,trop de manques capacitaires dans de nombreux domaines. La crise economique et financière actuelle n'est qu'a son début et la future pression sur les budgets fait que les materiels nouveau vont
    arriver avec un etalement beaucoup trop long,
    alors que les materiels censés etre remplacé
    sont obsoletes
    EX du contrat Antonov contrat civil pour parer a l'obsolescence du transport aerien militare
    et la liste n'est pas exhaustive et dans les creneaux les plus importants

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  11. Hello,

    Sur la situation de l'Afghanistan, on pourrait rapidement voir débarquer les Chinois désireux de sécuriser un axe Pékin-Téhéran, primordial pour leur sécurité énergétique. Le travail de sape chinois à l'encontre des Occidentaux au Pakistan s'inscrit déjà dans cette logique avec l'argument massue "nous on ne s’immisce pas dans le mode de vie local, tout ce qui nous intéresse c'est la mine-la route- le port". Il ne serait ainsi pas étonnant d'assister, une fois l'ISAF partie, à un soutien affiché de la Chine à un de ses voisins, pourtant délaissé depuis plusieurs siècles. Quant à la forme de gouvernement voulue par la Chine, peu importe du moment que çà assure une certaine "sécurité" le long des implantations chinoises.

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